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Le Hezbollah libanais, puissante formation armée au rôle régional

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Le Hezbollah, qui a revendiqué dimanche des frappes à large échelle contre des cibles militaires israéliennes, a gagné en puissance depuis la dernière guerre entre les deux parties en 2006, et est accusé de former un « Etat dans l’Etat » au Liban.

Armé et financé par Téhéran, le Hezbollah est la plus influente des formations de « l’axe de la résistance » contre Israël, regroupant le Hamas palestinien, les rebelles houthis au Yémen et des groupes irakiens.

Depuis le début de la guerre à Gaza, il lance quasi-quotidiennement des attaques contre le nord d’Israël, dont l’armée riposte de plus en plus en profondeur au Liban et mène des frappes ciblées contre des responsables militaires de la formation chiite.

Le Hezbollah avait juré de riposter à une frappe israélienne le 30 juillet sur la banlieue sud de Beyrouth qui a tué un de ses principaux chefs militaires, Fouad Chokr. Il a annoncé dimanche matin avoir lancé une attaque à large échelle de drones et de roquettes contre des cibles militaires israéliennes.

L’Iran a également promis de répondre à l’assassinat quelques heures plus tard à Téhéran du chef du Hamas, imputé à Israël.

– Guerre de 33 jours –

Le « Parti de Dieu » a été créé en 1982 dans la foulée de l’invasion israélienne du Liban, à l’initiative des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran.

Il s’impose comme le fer de lance de la lutte contre Israël, qui se retire progressivement du Liban jusqu’à évacuer en 2000 le sud du pays après 22 ans d’occupation.

Depuis, plusieurs épisodes de violence l’ont opposé à Israël, et ont culminé lors de la guerre en 2006, après l’enlèvement de deux soldats israéliens à la frontière entre les deux pays.

Israël lance alors une vaste offensive. La guerre de 33 jours cause la mort de 1.200 Libanais – notamment des civils – et de 160 Israéliens, majoritairement des militaires.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui met fin à la guerre, stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU doivent être déployés dans le sud du Liban.

Mais le parti a maintenu une présence discrète dans la région, où il a creusé selon des experts un réseau de tunnels.

Depuis cette guerre, il a renforcé son arsenal qui comprend des missiles guidés.

Son chef, Hassan Nasrallah, qui se montre rarement en public depuis 2006, affirme disposer de 100.000 combattants.

Hassan Nasrallah est à la tête du parti, dont les principales institutions sont basées dans la banlieue sud de Beyrouth, depuis l’assassinat par Israël en 1992 de son prédécesseur Abbas Moussaoui.

– Expansion régionale –

C’est « en soutien » au Hamas palestinien que le Hezbollah a ouvert le front du sud du Liban au lendemain du déclenchement, le 7 octobre, de la guerre à Gaza.

Au Yémen, il est accusé de soutenir les Houthis, qui multiplient les attaques au large du pays contre des navires présentés comme liés à Israël et ont tiré des missiles contre Israël, en soutien proclamé aux Palestiniens de Gaza.

Frappes au Liban : L'escalade entre Israël et le Hezbollah

 

A lire: Israël frappe le Liban, le Hezbollah annonce lancer une attaque d’envergure

 

 

En Irak, le Hezbollah reconnaît avoir formé les puissantes milices chiites pro-iraniennes.

Ces groupes y ont ciblé les forces américaines présentes, et également affirmé avoir lancé des drones et roquettes sur Israël.

Le Hezbollah a aussi soutenu militairement le régime de Bachar al-Assad en Syrie, où un soulèvement populaire en 2011 a dégénéré en insurrection armée.

Ses combattants se sont aguerris en Syrie mais il y a allégé son dispositif depuis que les lignes de front sont gelées.

– Poids lourd au Liban –

Au sortir de la guerre civile libanaise (1975-1990), le Hezbollah est la seule faction à conserver ses armes, au nom de la « résistance » contre Israël.

Il s’est imposé comme une force politique incontournable, ses détracteurs l’accusant de constituer un « Etat dans l’Etat ».

Il fait partie du gouvernement et du Parlement, où ni son camp ni ses adversaires ne disposent de la majorité absolue, empêchant depuis près de deux ans l’élection d’un président de la République.

Sa popularité et son influence croissante au sein de la communauté chiite est soutenue par un vaste réseau d’écoles, hôpitaux et associations au service de ses partisans.

Les Etats-Unis ont placé en 1997 le Hezbollah sur leur liste d’organisations « terroristes », soumis à des sanctions économiques et bancaires.

Ils lui imputent l’attentat qui a fait plus de 200 morts en 1983 parmi les Marines américains à Beyrouth ainsi que des prises d’otages d’Occidentaux pendant la guerre au Liban.

Depuis 2013, l’Union européenne considère aussi la branche armée du mouvement comme une organisation « terroriste ».

Le parti est accusé d’implication dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, pour lequel deux de ses membres ont été condamnés par contumace à la prison à perpétuité en 2022.

Source: Agence France-Presse

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