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Israël/Gaza: critiqué, le CICR se défend

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Le CICR (Comité international de la Croix-Rouge), accusé de ne pas rendre visite aux détenus palestiniens en Israël et de ne pas assez aider les otages à Gaza, s’est défendu cette semaine dans une rare prise de parole.

Défendant sa neutralité, l’organisation a affirmé que « l’escalade de violence en Israël, à Gaza et en Cisjordanie s’est accompagnée d’une surenchère de propos déshumanisants et d’informations fausses ou mensongères sur le CICR ».

– Otages –

Ces derniers jours, les véhicules du CICR ont facilité des transferts de prisonniers palestiniens et d’otages retenus dans la bande de Gaza depuis l’attaque menée par le mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Mais les transferts d’otages font l’objet de critiques pour leur mise en scène qui a tourné jeudi au chaos, au milieu d’une foule survoltée, avec un important déploiement de combattants cagoulés et armés du Hamas et du Jihad islamique.

« Les délégués du Comité international de la Croix-Rouge n’ont rien fait pour s’opposer à cette démonstration intimidante empreinte d’indignité et d’humiliation publique », a ainsi critiqué Gerald Steinberg, président de NGO Monitor, une ONG israélienne de droite qui s’est fixée pour mission de surveiller les organisations venant en aide aux Palestiniens, dans le magazine australien Quillette.

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Le CICR rappelle que le maître-mot pour la réussite d’opérations de ce type reste la « sécurité » et qu' »intervenir auprès du personnel de sécurité armé pourrait compromettre la sécurité » des otages.

L’organisation dément aussi avoir donné son accord « pour que des personnes grimpent sur le toit de (ses) véhicules pour y brandir des drapeaux du Hamas à Ramallah » lors de la libération de détenus palestiniens et explique ne pas avoir eu « les moyens de les en empêcher ».

– « Pas le droit d’exister » –

Fin 2023, Eli Cohen, alors ministre des Affaires étrangères israélien, avait affirmé que « la Croix-Rouge n’a pas le droit d’exister si elle ne rend pas visite » aux otages à Gaza.

Mais l’organisation dépend du bon vouloir des belligérants. « Nous ne cessons de demander à avoir accès aux otages depuis le premier jour », indique-t-elle.

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Après la deuxième guerre mondiale également, le manque d’action du CICR face aux Nazis, en particulier pour obtenir accès aux camps de concentration, avait été critiqué poussant par la suite l’organisation à présenter des excuses. Le CICR a réaffirmé cette semaine qu’il s’agit du « plus grave échec » de son histoire, et rejeté « l’antisémitisme sous toutes ses formes ».

– Détenus et aide –

Le CICR est aussi accusé, en particulier sur les réseaux sociaux, de ne pas faire pression pour qu’Israël autorise à nouveau les visites de détenus palestiniens ou de ne pas venir en aide aux blessés à Gaza.

L’organisation explique que ces visites de détenus restent « une priorité » et qu’elle attire « l’attention des autorités compétentes sur ce problème critique » dans le cadre d’un « dialogue bilatéral et confidentiel ».

Concernant les blessés, le CICR a été sollicité à plusieurs reprises pour évacuer des hôpitaux du nord de Gaza, mais il explique que cela lui était impossible jusqu’à récemment « en raison des conditions d’extrême insécurité, du blocage des routes et du manque de fiabilité des communications ».

Alors qu’un cessez-le-feu est entré en vigueur le 19 janvier, l’organisation, qui disposait déjà de 130 personnes à Gaza, déploie de nouveaux effectifs, y compris des médecins.

– Neutralité –

En 1968, Léopold Boissier, ancien président du CICR, soulignait que « la critique que l’on adresse le plus fréquemment à cette vénérable institution, c’est le silence dont elle entoure certaines de ses activités ».

Environ 60 ans plus tard, les critiques sont similaires, en particulier depuis l’invasion russe en Ukraine et la guerre à Gaza.

Fondée en 1863 à Genève, l’organisation, qui dispose de plus de 18.000 collaborateurs dans plus de 90 pays, dément être « complice » et explique la nécessité d’engager « un dialogue confidentiel avec toutes les parties au conflit » : « nous devons absolument faire preuve de neutralité et d’impartialité pour être en mesure d’agir et ce, quel que soit le contexte ».

Source: Agence France-Presse

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