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Ligue des champions : Kaïrat Almaty, le club du bout du monde au défi du Real Madrid

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Kaïrat Almaty crée la surprise en Ligue des champions. Le modeste club kazakh, niché au sud-est du pays, à 300 km de la Chine, s’apprête à vivre un moment historique. Mardi, il accueille le Real Madrid pour son tout premier match à domicile en C1. Une rencontre improbable, entre géants du football et outsiders tenaces.

. Un tour du monde en C1

Battu 4-1 par le Sporting Portugal lors de la première journée, le Kaïrat a quand même établi un record : celui de la plus longue distance parcourue par un club en Ligue des champions, avec 6 900 kilomètres à vol d’oiseau entre Lisbonne et Almaty.

À l’issue de la phase de ligue, les joueurs de la première ville du Kazakhstan auront accompli l’équivalent d’un tour du monde avec environ 45 000 kilomètres au compteur, soit plus que la circonférence terrestre.

Se rendre là-bas pour les équipes européennes représente un défi logistique. Le Real Madrid a par exemple fait une dizaine d’heures d’avion pour rejoindre l’Asie centrale. De quoi longuement ruminer le derby lourdement perdu contre l’Atletico (5-2) samedi.

Avec un stade à 850 mètres d’altitude, au pied de montagnes pouvant tutoyer les 5 000 mètres, « l’air est vraiment différent, ça a un impact », témoignait mi-septembre le défenseur du Kaïrat, Luis Mata. À cette particularité s’ajoute la pollution, parfois extrême à Almaty, susceptible de perturber les visiteurs.

. Des joueurs inconnus

Si le match avait eu lieu en Ligue des champions de futsal, le scénario aurait changé. Le Real aurait dû se méfier. Le Kaïrat figure parmi les meilleurs clubs européens dans cette discipline. Ainsi, sur parquet, l’équilibre bascule. L’anonymat du onze devient puissance en salle.

Au foot à onze, le choc s’annonce déséquilibré. Les Madrilènes peineront à reconnaître un seul nom sur la feuille de match d’Almaty. Le club kazakh occupe la 315ᵉ place à l’indice UEFA. Son joueur le plus célèbre reste Andreï Archavine, ex-international russe, passé par Arsenal au début des années 2010. Ainsi, l’anonymat devient arme, et l’histoire, un lointain souvenir.

La différence est vertigineuse. Selon Transfermarkt, l’effectif du Real vaut 1,4 milliard d’euros. Celui du Kaïrat plafonne à 12,7 millions. Ainsi, le choc ne se joue pas seulement sur le terrain. Il oppose deux mondes, deux économies, deux visions du football.

Almaty construit son équipe avec méthode. Quelques Brésiliens, des Portugais, mais surtout des Kazakhs formés au club. Parmi eux, un gardien de 18 ans. Face au Sporting, il arrête un penalty décisif. Ainsi, la jeunesse locale s’impose, entre talent brut et sang-froid.

La lumière vient souvent de Dastan Satpaev. À 17 ans, le jeune milieu offensif impressionne. Il est déjà considéré comme le futur meilleur joueur kazakh. L’an prochain, il rejoindra Chelsea. Ainsi, le Kaïrat mise sur la jeunesse, et l’Europe ouvre ses portes.

. Un parcours de guerrier

Pour le Kaïrat, la Ligue des champions débute tôt. Dès juillet, le club enchaîne les tours de qualification. Les adversaires viennent de championnats mineurs. Le parcours est long, exigeant, presque interminable. Jusqu’ici, le club n’avait atteint que la phase de groupes de la Ligue Europa Conférence, en 2021. Cette fois, l’ambition change d’échelle.

Le club kazakh signe un exploit inédit. Pour la première fois de son histoire, il se qualifie. Son parcours impressionne : aucun but encaissé à domicile. Il élimine successivement les champions de Slovénie, de Finlande, de Slovaquie. Enfin, il écarte le Celtic Glasgow. Ainsi, la performance devient symbole d’ascension.

Le Kaïrat célèbre une qualification historique. Fin août, son capitaine, Alexandr Martynovitch, exulte. « On a déjà fait le maximum, donc on va prendre du plaisir », lance-t-il. Ainsi, l’exploit devient libération. Le club kazakh entre en Ligue des champions avec enthousiasme et fierté.

Le Real arrive. Face à l’annonce, le défenseur de 38 ans réagit avec humour. Pour stopper Mbappé, il propose « d’acheter des filets dans un magasin de pêche ». Ainsi, l’absurde devient stratégie, et l’humour, un aveu d’impuissance.

. L’ombre d’un oligarque

Le club bénéficie des fonds du sulfureux oligarque Kaïrat Boranbaïev, proche de l’ex-dirigeant Noursoultan Nazarbaïev, au pouvoir pendant trois décennies.

En 2022, les autorités kazakhes arrêtent M. Boranbaïev. L’opération s’inscrit dans une campagne menée par le président Kassym-Jomart Tokaïev. Objectif : écarter le clan Nazarbaïev du pouvoir. Cette purge intervient après des émeutes meurtrières. Bilan : 238 morts, et un tournant politique majeur.

Condamné en appel, l’homme d’affaires écope de six ans de prison ferme. Motif : le détournement de 32 millions de dollars via l’achat de gaz russe à prix gonflé. Pourtant, il est rapidement libéré.

En contrepartie, il restitue à l’État des dizaines de millions. Il cède aussi un champ pétrolier, plusieurs centres commerciaux, des usines, et un hôtel quatre étoiles. Ainsi, la sanction prend la forme d’un vaste transfert d’actifs.

Source : Agence France-Presse

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