À quelques jours de la célébration de la 40ᵉ édition de la Journée internationale de la femme (Jif) 2025, le pagne, symbole traditionnel de cet événement au Cameroun, semble perdre son charme auprès des femmes.
Cette année, les festivités s’annoncent bien différentes, notamment avec l’absence d’engouement pour le tissu mythique. La Jif 2025 a été officiellement lancée le 21 février 2025 à Messamena dans la région de l’Est, par Marie Thérèse Abena Ondoua, ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille. Elle est placée sous le thème : « Pour toutes les femmes et filles : droits, égalité et autonomisation ». Cette journée est marquée par un événement festif et symbolique en l’honneur des droits des femmes. Au Cameroun, les femmes se réunissent pour célébrer cette journée en arborant le pagne, une tradition depuis des années.
Les couturières se tournent les pouces
Cependant, cette année, la situation semble bien différente. L’engouement autour du pagne que les femmes s’offraient chaque année pour marquer cette occasion, est en nette diminution. Les commerçants et les couturières expriment leur inquiétude face à une consommation réduite. À Nyalla, quartier de Douala, les couturières se tournent les pouces. « Cette année, c’est très grave. J’ai eu seulement deux commandes pour le pagne du 08 mars. Beaucoup de femmes ne sont plus intéressées par cette fête », témoigne Léontine, couturière.
Les commerçants aussi sont confrontés à un stock qui ne s’écoule pas. Marie Tonye, vendeuse de pagnes au marché, se plaint : « Je ne sais plus quoi faire. Même si les jours passent, les pagnes ne partent pas. Les femmes ne s’intéressent plus à ce vêtement symbolique. » En effet, le prix du pagne s’élève cette année à 10 000 francs Cfa. Cela semble être un frein pour de nombreuses femmes, en plus des préoccupations quotidiennes de la vie.
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Situation économique difficile
Au marché Dakar, dans le 3ᵉ arrondissement de Douala, l’attrait pour le pagne est faible. Certaines femmes confient que, avec la situation économique difficile, le 8 mars est devenu presque un non-événement. Mme Bodiong, autrefois fidèle à la tradition, avoue : « J’ai d’autres problèmes maintenant. Le pagne n’a plus aucune importance pour moi. En plus, c’est cher. Ce n’est plus une priorité. »
Cette diminution de l’intérêt pour le pagne souligne un changement dans les priorités des femmes. De plus en plus, celles-ci se tournent vers des préoccupations plus urgentes. Par exemple, la gestion du quotidien, l’amélioration de leurs conditions de vie, plutôt que de se concentrer sur un symbole vestimentaire.