La lutte contre l’insécurité transfrontalière s’accentue. L’arrestation du fils du fondateur de Boko Haram à Ndjamena marque un tournant décisif dans la décapitation de la secte islamiste.
La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre. Le fils du fondateur de Boko Haram arrêté au Tchad. Muslim Mohammed Yusuf, a été immobilisé à N’Djaména après un braquage commis au marché central de la capitale. Sous une fausse identité – Abdrahman Mahamat Abdoulaye – il opérait avec quatre garde-corps, dont un militaire tchadien.
Selon les autorités, il serait impliqué dans plusieurs braquages et enlèvements, destinés à financer son réseau. Son arrestation a été rendue possible grâce à la coopération sécuritaire entre le Tchad et le Nigéria.
Quelques 40.000 morts
Selon Vincent Foucher, chercheur français et spécialiste de Boko Haram. « On a déjà annoncé beaucoup de fois la mort de certains nombres de leaders jihadistes. Et de nombreuses fois ça a été contredit. »
Boko Haram menace de contaminer les points d’eau dans l’extrême Nord
« Donc à l’heure actuelle, on n’a qu’une annonce du côté des autorités ». Au cœur des années 2010, le chef de Boko Haram à l’époque. Abubakar Shekau n’avait-il pas été plusieurs fois annoncé mort avant de réapparaître régulièrement dans des vidéos ? Shekau était finalement décédé en 2021 et Bakura l’avait remplacé à la tête de Boko Haram.
Depuis le décès en 2021 de ce leader redouté, Boko Haram semble plus que jamais affaiblie. L’une des principales organisations jihadistes de la région des grands lacs avait lancé en 2009. Au Nigeria une insurrection qui avait fait quelque 40.000 morts et plus de deux millions de déplacés. Avant de se propager dans le bassin du lac Tchad situé aux confins du Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun.
Forces mixtes
Le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest pourrait-il être vaincu comme l’avait assuré l’ex président tchadien Idriss Déby ? Lui qui s’exprimant devant les médias se félicitait de la « décapitation » du mouvement islamiste. Et déconseillait au gouvernement nigérian de répondre à la demande de négociation qui lui avait été adressée.
En son temps, il avait affirmé que la coalition contre le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest. Est « en mesure aujourd’hui de mettre hors d’état de nuire Boko Haram avant la fin de l’année 2015. Et Boko Haram va disparaître avec la mise en place de la force mixte qui sera opérationnelle dans quelques jours ». Selon lui la force mixte devait permettre de mieux coordonner les actions des différentes armées de la région.
