Les enseignants du Cameroun s’apprêtent à lancer une grève générale à partir du 21 avril 2025. Ce mouvement intitulé « École morte », a été annoncé par le Collectif des organisations de l’éducation au Cameroun (Corec), regroupant une vingtaine de syndicats. Ces derniers dénoncent l’absence de mesures concrètes du gouvernement face à des problèmes qui persistent depuis des années.
Le préavis de grève adressé au Premier ministre et déposé le 19 mars 2025 pointe plusieurs problèmes majeurs. En premier lieu, le Corec déplore le non-respect de la promesse du Forum National de l’Éducation (Fne), dont la tenue est attendue depuis 2016. Cette plateforme était censée proposer une réforme systémique de l’éducation. Mais les engagements du gouvernement restent lettre morte, ce qui alimente le mécontentement des enseignants.
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Autre point crucial, l’absence d’un statut spécial pour les enseignants. Ces derniers réclament des conditions de travail dignes, une rémunération juste et des perspectives de carrière claires. La situation est d’autant plus préoccupante dans le secteur privé. Où les enseignants demandent la mise en place d’une convention collective pour garantir leurs droits.
Régularisation des « travailleurs des parents »
Le Corec exige également la régularisation des « travailleurs des parents » dans les écoles publiques. Ces personnels travaillant sans contrat ni protection sociale. De plus, le non-paiement des indemnités d’examen depuis plusieurs années soulève une nouvelle vague de mécontentement.
Les enseignants ne se contentent pas de constats. Ils réclament des actions immédiates. Il s’agit entre autres de l’organisation du Fne, la signature du statut spécial, la régularisation des travailleurs des parents et le paiement des indemnités d’examen. Si ces demandes ne sont pas satisfaites, la grève débutera le 21 avril 2025, jour de reprise du troisième trimestre.
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Paralyser le système éducatif
Ce mouvement de grève pourrait paralyser à nouveau le système éducatif. Tout comme l’avait fait l’opération « craie morte » de 2022. L’unité des syndicats semble être leur principale force. Les responsables du Corec soulignent que, face à l’urgence de la situation, ils ont mis de côté leurs divergences pour un front uni. Leur détermination témoigne de la gravité de la crise actuelle.
La rentrée du 3ème trimestre pourrait donc être marquée par un nouveau conflit, qui affecterait davantage l’éducation au Cameroun.