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Gorilles en habitat surpeuplé au Rwanda : la moitié des bébés tués par les mâles dominants

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Trans Afrique

Devant un parterre de vedettes internationales, quarante bébés gorilles de montagne sont baptisés au pied du parc national des Volcans, au Rwanda. Mais derrière cette célébration, la surpopulation de leur habitat menace leur survie : les mâles dominants tuent souvent les plus jeunes, alertent les spécialistes de la conservation au Rwanda.

Michelle Yeoh participe à la cérémonie de baptême des gorilles. Bacary Sagna, Javier Pastore et Khaby Lame sont aussi présents. Chacun nomme « son » bébé gorille. L’événement se déroule début septembre, au pied des collines verdoyantes du Rwanda. Des fanfares accompagnent cette célébration haute en couleur.

Michael Bay participe à la cérémonie de baptême des bébés gorilles. Le réalisateur de Transformers affiche son enthousiasme. Il nomme son gorille « Umurage », qui signifie « patrimoine » en kinyarwanda. Il rêve d’en faire une star du cinéma.

La cérémonie attire les projecteurs sur les bébés gorilles. Pourtant, leur avenir reste incertain. Selon des experts, un sur deux ne survivra pas jusqu’à l’âge adulte. Les conflits entre mâles dominants menacent les plus jeunes. Derrière les sourires, la réalité est tragique.

Les gorilles de montagne ont frôlé l’extinction. Ils vivent dans le massif des Virunga, une jungle dense et vallonnée. Ce territoire s’étend sur trois pays : Rwanda, Ouganda et RDC. Il comprend les parcs nationaux des Volcans, de Mgahinga et des Virunga. L’UNESCO a inscrit cette région au patrimoine mondial.

– Une espèce en sursis, malgré les progrès –

En 1981, seuls 242 gorilles de montagne étaient recensés. Cette estimation vient d’une étude menée par Dian Fossey. Depuis, les efforts de conservation se sont intensifiés. Les équipes ont lutté contre le braconnage. Les communautés locales ont été mobilisées. Les soins vétérinaires ont été renforcés.

Ce primate possède une fourrure sombre, épaisse et brillante. Depuis 2018, il n’est plus classé « en danger critique » d’extinction. Il figure désormais dans la catégorie « en danger ». Les efforts de conservation ont permis cette amélioration. Les autres grands singes restent, eux, en situation plus alarmante.

La population de gorilles augmente rapidement. Leur habitat naturel a été réduit de moitié par l’activité humaine. Les groupes se croisent plus souvent dans les zones restantes. Ces rencontres provoquent des affrontements violents.

Les mâles « dos argentés » défendent leur territoire avec force. Ils se battent pour protéger leur groupe et leur espace vital. Ces affrontements sont fréquents dans les zones surpeuplées. Eugène Mutangana, expert au RDB, confirme ce comportement naturel. Il souligne les tensions croissantes liées à la réduction de l’habitat.

Le mâle dominant élimine les petits du groupe vaincu. Il les frappe violemment jusqu’à leur mort. Ce comportement brutal survient après les combats territoriaux. Selon les experts, près de la moitié des jeunes gorilles nés en dix ans ont été tués ainsi.

 

– « Phénomène naturel » –

Les affrontements entre gorilles sont violents et rapides. Un ranger du massif des Virunga en témoigne. Il préfère rester anonyme, car le sujet est sensible au Rwanda. Le tourisme animalier y représente une source majeure de devises. Toute controverse pourrait nuire à cette économie fragile.

Le tourisme lié aux gorilles rapporte gros à Kigali. En 2024, il a généré près de 200 millions de dollars, selon le RDB. Les permis animaliers coûtent environ 1 500 dollars par visiteur. Ce tarif élevé limite le nombre de touristes. Malgré cela, les revenus restent considérables pour l’économie rwandaise.

Le mâle dominant élimine les petits du groupe vaincu. Il les frappe violemment contre des surfaces dures. Le ranger affirme avoir déjà trouvé des bébés morts après des combats. Parfois, il accompagne des visiteurs sans pouvoir leur montrer de jeunes gorilles. Ces scènes brutales illustrent la tension croissante dans les habitats surpeuplés.

Les mères en deuil s’isolent ensuite souvent du nouveau mâle dominant, confie-t-il.

Julius Nziza dirige les soins vétérinaires chez Gorilla Doctors au Rwanda. Il affirme que les conflits entre gorilles sont naturels. L’équipe n’intervient pas dans ces cas. Elle réserve ses actions aux maladies graves ou aux blessures causées par l’homme. Cette approche respecte les dynamiques naturelles des groupes de gorilles.

Les vétérinaires n’interviennent qu’en cas de menace vitale. Ils agissent uniquement face à des maladies graves causées par l’homme. Une infection respiratoire sévère peut justifier une intervention. Les conflits entre gorilles, eux, sont considérés comme naturels. Julius Nziza, vétérinaire en chef, insiste sur cette distinction.

Un habitat trop étroit pour les gorilles de montagne

Le médecin propose une solution concrète. Il recommande d’élargir l’habitat des gorilles. Cette mesure pourrait réduire les conflits entre groupes. Elle favoriserait la survie des plus jeunes.

Le Rwanda veut protéger ses gorilles de montagne. Le gouvernement prévoit d’étendre leur habitat de 23 %. Le gouvernement rwandais reloge environ 3 400 familles hors du massif des Virunga. Il leur accorde des compensations financières pour faciliter la transition. Cette opération vise à agrandir l’habitat des gorilles de montagne. Elle s’inscrit dans une stratégie de conservation à long terme. Les autorités espèrent ainsi réduire les conflits entre groupes de primates.

Le projet d’extension de l’habitat a commencé il y a plusieurs années. Il vise à doubler le taux de survie des bébés gorilles. Selon les experts, l’opération pourrait durer plus d’une décennie. Elle implique le relogement de milliers de familles. Les autorités espèrent réduire les conflits entre groupes de gorilles.

Les groupes armés occupent les collines reculées des Virunga. Leur présence complique les efforts de conservation. En RDC, les combats perturbent la protection des gorilles. Des opérations minières illégales ravagent l’environnement. La déforestation accélère la perte d’habitat naturel.

Les affrontements armés ont perturbé les schémas alimentaires et reproductifs des primates, selon les experts, mais aussi les humains essayant de les préserver. Environ 130 rangers ont été tués au fil des ans pour sauver les gorilles des montagnes.

Source : Agence France-Presse

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