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Le G20 fragilisé par les divisions : un sommet sous tension à Johannesburg

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Le G20 fragilisé par les divisions, sa capacité à résoudre les crises internationales apparaît menacée. Les rivalités géopolitiques s’imposent comme des obstacles majeurs. Et dès le premier jour du sommet de Johannesburg, plusieurs dirigeants ont lancé un avertissement.

Et ce sommet, déjà marqué par le boycott de Donald Trump, a été encore plus perturbé par son plan sur l’Ukraine.

Ce contraste révèle une tension profonde : un forum censé incarner la coopération mondiale, mais traversé par des fractures qui mettent en doute son efficacité.

Derrière ces fissures, c’est l’image même du multilatéralisme qui vacille, suspendue entre l’espoir d’un dialogue et la réalité des rivalités.

– Appels au multilatéralisme –

Les dirigeants européens ont enchaîné les réunions en marge du premier sommet du G20 en Afrique. Leur objectif : définir une réponse commune au plan de l’administration Trump sur la guerre en Ukraine.

« Le G20 arrive peut-être à la fin d’un cycle. « Nous vivons un moment où il devient difficile de résoudre, autour de cette table, les grandes crises internationales », a déclaré Emmanuel Macron devant ses pairs.

« Le chemin à venir sera difficile », a averti le Premier ministre britannique Keir Starmer. Et il a ajouté : « Nous devons retrouver des moyens de jouer un rôle constructif face aux défis mondiaux. »

Le Premier ministre chinois Li Qiang a dénoncé « l’omniprésence de l’unilatéralisme et du protectionnisme ». Et il a ajouté que « beaucoup s’interrogent sur l’avenir de la solidarité mondiale ».

L’hôte du sommet, Cyril Ramaphosa, s’est voulu plus positif. Il a assuré que le G20 restait un symbole de la valeur du multilatéralisme pour relever les défis mondiaux.

« Les défis actuels ne peuvent être résolus qu’avec coopération, collaboration et partenariats », a martelé Cyril Ramaphosa.

Le G20 rassemble 19 pays, l’Union européenne et l’Union africaine. Ensemble, ils représentent environ 85 % du PIB mondial, plus de 75 % du commerce international et près des deux tiers de la population mondiale.

– Plan sur l’Ukraine –

Dès la cérémonie d’ouverture, M. Starmer, M. Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz se sont réunis pour discuter du plan américain sur l’Ukraine.

La réunion s’est ensuite élargie aux autres dirigeants européens, ainsi qu’à leurs homologues japonais et canadiens.

Le projet en 28 points présenté par Washington est jugé « une base qui demandera du travail supplémentaire ». Dans leur déclaration commune, les dirigeants ont exprimé leur inquiétude face aux limitations proposées pour les forces armées ukrainiennes, estimant qu’elles laisseraient le pays vulnérable à de futures attaques.

Selon plusieurs sources, des échanges ont déjà eu lieu avec Washington. Les dirigeants européens n’ont pas prévu de se rendre dans la capitale américaine pour l’instant.

Donald Trump a fixé au 27 novembre la date limite pour la réponse de l’Ukraine. Le plan prévoit que Kiev cède des territoires à la Russie, réduise la taille de son armée et renonce à intégrer l’Otan.

– Minerais stratégiques –

Donald Trump était absent. Son allié argentin Javier Milei a boycotté le sommet. Vladimir Poutine, sous mandat de la CPI, n’a pas participé. Et dès l’ouverture, les dirigeants présents ont adopté une déclaration finale.

Les dirigeants appellent à « une paix juste, complète et durable » au Soudan, en République démocratique du Congo, dans les territoires palestiniens occupés et en Ukraine.

Les dirigeants affirment vouloir renforcer la protection de l’approvisionnement en minerais stratégiques, essentiels à la transition énergétique, face aux perturbations géopolitiques et commerciales.

L’Argentine a rapidement exprimé son désaccord. Le ministre des Affaires étrangères, Pablo Quirno, a déclaré à ses pairs que son pays « ne peut pas approuver » la déclaration. Selon lui, le texte « aborde le conflit de longue date au Moyen-Orient sans en saisir toute la complexité ».

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a pris acte du désaccord argentin. Mais il a estimé que cela ne remettait pas en cause l’adoption de la déclaration, approuvée par les autres dirigeants présents, dont Narendra Modi, Inacio Lula Da Silva et Recep Tayyip Erdogan.

Les États-Unis se sont opposés à la publication d’un communiqué final du G20.Washington a expliqué son refus par son absence à un sommet dont « les priorités contredisent » ses orientations politiques.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump cible le gouvernement sud-africain. Il l’accuse notamment de persécuter les Afrikaners, descendants des premiers colons européens.

Les travaux du premier jour du sommet se sont achevés samedi. Dimanche, à la clôture de la rencontre, l’Afrique du Sud doit céder la présidence tournante du G20 aux États-Unis.

Les États-Unis ont prévu d’envoyer un représentant de leur ambassade pour la cérémonie. Pretoria a rejeté ce scénario, précisant qu’une passation ne pourrait avoir lieu que dans des locaux officiels, entre responsables de même rang.

Source: Agence France-Presse

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