Le Conseil national de la communication a convoqué le 25 novembre 2025 Serge Alain Otou, présentateur « d’équinoxe soir » et son directeur général. Une décision qui relance le débat sur la liberté de la presse au Cameroun.
Le climat reste tendu entre le gouvernement camerounais et les médias considérés comme critiques. Ainsi, mardi 25 novembre 2025, le journaliste Serge Alain Otou, présentateur de l’émission « équinoxe soir » et son Directeur général, Séverin Tchoumkeu, ont été convoqués à Yaoundé par le Conseil national de la communication (CNC).
Selon plusieurs observateurs, cette interpellation intervient dans un contexte où les médias indépendants disent subir une pression croissante. Le CNC reproche au présentateur de ne pas avoir « recadré » un panéliste de l’opposition, lors d’un récent débat télévisé. Une accusation jugée minime par ceux qui voient dans cette démarche une volonté de limiter la liberté d’expression.
Cette décision rappelle que ce n’est pas la première fois que l’émission « Équinoxe Soir » est visée. La chaîne avait déjà été convoquée il y a quelques années, notamment après des propos controversés d’un invité politique.
À l’époque, aucune sanction n’avait été prise contre un panéliste du parti au pouvoir, dont les déclarations sur la crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest avaient pourtant été largement critiquées. Ce décalage renforce aujourd’hui les critiques concernant une application sélective des règles par l’organe de régulation.
Pour de nombreux citoyens, cette nouvelle convocation arrive dans un climat politique tendu, marqué par des accusations de fraude électorale et un débat permanent sur la liberté d’expression. Ils y voient un signe supplémentaire d’un contrôle accru de la parole publique.
Donald Brice Kamgang assure la présentation
Depuis la convocation de Serge Alain Otou, c’est le journaliste Donald Brice Kamgang qui assure la présentation d’Équinoxe Soir. Ce changement temporaire est suivi de près par les téléspectateurs, dans un climat déjà marqué par des tensions politiques et des accusations de fraude électorale.
La direction d’Équinoxe TV n’a pour l’instant pas fait de déclaration officielle. L’audience devant le CNC devrait permettre d’éclaircir les faits, mais beaucoup s’interrogent déjà : jusqu’où peuvent aller les médias camerounais sans s’exposer à des sanctions ?
















