La publication de la liste officielle des 13 candidats retenus pour la présidentielle du 12 octobre a provoqué une onde de choc. Pour cause, parmi les recalés figure Maurice Kamto, dont l’absence suscite incompréhension, colère et interrogations. L’opposition réagit entre indignation, soutien et propositions de coalition.
Le professeur Maurice Kamto, candidat arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, a vu son dossier rejeté par Elecam pour cette élection de 2025. Il avait pourtant été investi par le Manidem de Anicet Ekane. La raison de son élimination « pluralité d’investiture » par le parti qui l’a investi. Ce qui alimente les soupçons, vu qu’il n’était pas le seul parti à le faire. Pour Issa Tchiroma Bakary, candidat lui aussi en lice, la surprise est grande. Dans un communiqué signé le 27 juillet 2025, il écrit: « Je suis convaincu que Maurice Kamto s’était entouré de toutes les garanties juridiques ». L’ancien ministre appelle la Cour constitutionnelle à « assumer pleinement ses responsabilités dans l’impartialité. »
Issa Tchiroma tend « une main fraternelle » à Maurice Kamto. Le candidat du Fsnc rappelle que « nul ne doit être exclu de la compétition démocratique autrement que par la volonté souveraine du peuple. »
«Elimination arbitraire »
Le président du parti Univers, Prosper Nkou Mvondo, y voit « de l’acharnement » et parle même de « persécution ». De son côté, Valère Bessala du parti Jouvence parle d’« élimination arbitraire ». Et s’inquiète du silence de l’opposition face à l’exclusion de Maurice Kamto. « Personne ne le soutient dans ce qui lui arrive. » Il accuse certains candidats « postiches » d’avoir été « financés pour racheter des partis ».
Mais tout le monde n’est pas du même avis. Pour Banda Kani, « on ne peut pas victimiser Kamto. Il est arrivé à cette situation à force de choix politiques discutables. » Même tonalité chez Hervé Emmanuel Nkom, du Rdpc : « On a sifflé la fin de la récréation. Les candidats non éligibles ont été logiquement écartés. »
Malgré les divergences, certains appellent à dépasser les querelles. Joshua Osih, candidat du SDF, se montre solidaire. « À tous ceux dont les candidatures n’ont pas été retenues, j’exprime mon respect et ma main tendue. » Il appelle à la mobilisation et promet un nouveau départ : « Le Cameroun que nous voulons commence aujourd’hui. »