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Pape à droite ou au centre? La presse italienne lance un match Meloni-Macron

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Trans Afrique

Pape à droite toute ou au centre? La presse italienne conjecture sur un duel entre Giorgia Meloni et Emmanuel Macron pour influencer le choix du successeur de François dans les coulisses vaticanes.

Pour les titres centristes, la cheffe du gouvernement italien, co-fondatrice du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, pousse discrètement ses feux dans l’espoir de voir proclamer un pape conservateur. Les journaux de droite voient, eux, le président français conjurer afin de faire sortir de la chapelle Sixtine un pape plutôt libéral.

Car de fait les grandes manoeuvres battent leur plein à Rome depuis la mort du pontife argentin le 21 avril et la convocation des cardinaux-électeurs appelés à participer au conclave qui s’ouvrira le 7 mai.

Parmi ces « Princes de l’Eglise » représentant tous les continents – mais aussi toutes les sensibilités morales et politiques -, se trouve le futur titulaire du trône de Pierre.

Au-delà de son passeport, le point d’attention agitant les chapelles porte sur sa profession de foi autour d’enjeux existentiels pour l’Eglise: rôle des femmes, lutte contre les violences sexuelles, avortement et fin de vie, accueil des divorcés et des personnes LGBT+, déclin des vocations…

Son credo au regard de ces dossiers peut se mesurer, peu ou prou, à sa proximité avec le défunt Jorge Bergoglio, perçu par ses détracteurs comme un pape particulièrement libéral.

– Question de vie ou de mort –

Selon la Stampa, « un fil est tiré entre le palais apostolique et le Palazzo Chigi », siège du chef du gouvernement italien à Rome.

Ce fil, c’est Alfredo Mantovano, secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil italien, « qui le tisse depuis des années ». Son poste en fait le premier interlocuteur du gouvernement avec la Curie et la secrétairie d’Etat du Vatican.

Le conclave cette année est l’un des plus imprévisibles de l’Histoire, rappelle le quotidien turinois, car un nombre important de cardinaux nommés par François viennent des « périphéries » de la planète, ne se connaissent pas et ne maîtrisent pas le secret des coteries vaticanes.

Pour autant, M. Mantovano « recueille des informations, dialogue avec les cardinaux, sonde leurs intentions », tout cela en « alliance » avec deux cardinaux non-électeurs, Angelo Bagnasco et Mauro Piacenza qui « tirent les ficelles pour la discontinuité », autrement dit la rupture avec les 12 années du pape François.

Le conclave chargé d’élire le nouveau pape débutera le 7 mai

La presse de droite s’intéresse, elle, davantage à Emmanuel Macron.

Très à droite, le quotidien Libero – sa rédaction est dirigée par Mario Secchi, un temps porte-parole de la communication du cabinet Meloni au gouvernement – croit savoir que le président français a déjà trouvé un nom de pape pour son candidat, le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille: Jean XXIV.

« Une question de vie ou de mort » pour le locataire de l’Elysée qui entretenait des rapports contrariés avec François: d’un côté l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution française a froissé les autorités ecclésiastiques, de l’autre François a irrité le chef de l’Etat français en snobant la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.

– Macron et le Vatican : une influence contestée –

« Macron veut aussi décider du pape », titre un autre journal conservateur, La Verità, en moquant « une tentative désespérée ».

L’entourage d’Emmanuel Macron a rejeté « des accusations infondées ».

Selon le journal Il Tempo, Emmanuel Macron a déjeuné avec les cardinaux français lors de son passage à Rome pour les funérailles du pape. Information confirmée à l’AFP par l’entourage d’un des participants.

Le président Macron a déjeuné à l’ambassade de France près le Saint-Siège en compagnie de Jean-Marc Aveline, François-Xavier Bustillo, Philippe Barbarin, et Christophe Pierre.

« Chacun a été très attentif à ne pas influencer les cardinaux présents » pour leur futur vote. « La discussion a surtout porté sur les souvenirs de chacun avec le pape François », a assuré cette source.

Un rituel très codifié et à huis clos: ce que l’on sait du conclave

Pour l’heure, les sites de bookmakers mettent un Vénitien en tête, Pietro Parolin, qui était le numéro 2 du pape François. Un proche, donc, mais plus modéré, moins charismatique et donc, sur le papier, plus malléable.

Et quitte à choisir un pape italien, Giorgia Meloni, affirme La Stampa, le préfèrerait à Matteo Zuppi, considéré comme moins rigide sur le dogme.

Mgr Zuppi est par ailleurs un membre influent de Sant’Egidio, une communauté catholique jouant le rôle de canal diplomatique informel du Saint-Siège.

Or, selon La Vérità, M. Macron aurait le soutien du président de Sant’Egidio, Andrea Riccardi, dans sa campagne papale.

« Le président de la République ne fonctionne pas ainsi. Le Vatican mérite mieux », fait savoir l’entourage du président Macron.

Source : Agence France-Presse

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