pixel

Dépôts et consignations : Pression sur les banques

Date:

Pages jaunes
Trans Afrique

La Caisse de Dépôts et Consignations (CDEC) met la pression sur les banques. Au 30 avril 2025, l’institution n’avait que encaissé 83 milliards Fcfa sur les 400 attendus.

Un montant qui ne représente que 21 % des 400 milliards Fcfa qu’elle prévoit de centraliser sur l’ensemble de l’année. C’est pour dire que près de 317 milliards Fcfa destinés à son portefeuille. Sont  toujours logés dans des entités publiques et privées. La CDEC explique ces retards comme une forme de réticence. Ou tout au moins d’incivisme, de la part de certains acteurs tenus de reverser ces ressources.

En effet ; le secteur bancaire concentre l’essentiel de ces attentes non satisfaites. Et la mise sur 250 milliards Fcfa de reversements en provenance des banques en 2025. Seulement, seuls 44 milliards Fcfa ont été effectivement transférés. Environ 206 milliards Fcfa manquent à l’appel, soit près de 82 % des montants attendus du secteur.

SCB 8 milliards Fcfa

Alors, l’effort de reversement est perceptible chez quelques établissements de premier plan. Ainsi donc, la Bicec prend la première place avec 13 milliards Fcfa déjà reversés. Elle est suivie par la SCB avec 8 milliards Fcfa. La Société Générale Cameroun avec 7 milliards Fcfa et Standard Bank, 6 milliards Fcfa.

En somme, ces quatre banques portent une large part des ressources bancaires déjà versées à la CDEC. Ce qui confirme tout simplement le rôle majeur des grands acteurs du système financier dans la réussite du dispositif.

Et à côté du quatuor, il y a un deuxième groupe d’établissements qui apporte des contributions significatives. Mais de moindre ampleur. Il s’agit justement de Bange Bank Cameroon, UBC et UNICS, qui ont versé chacune 1 milliard Fcfa.

Afriland First Bank et le Crédit Foncier du Cameroun sont en dessous, avec respectivement 900 millions et 910 millions Fcfa. Suivent donc, NFC Bank avec 473 millions Fcfa., UBA avec 673 millions Fcfa, Citibank, 600 millions Fcfa. Ecobank Cameroun et La Régionale, 327 millions de Fcfa chacune.

À l’autre bout de l’échelle, certaines contributions demeurent très modestes. On peut citer CCA – Crédit Communautaire d’Afrique qui a reversé 120 millions Fcfa. BGFIBank, 42 millions Fcfa. Des montants jugés faibles au regard des enjeux globaux. C’est une preuve que la participation est encore timide chez plusieurs acteurs.

Transfert volontaire des fonds à la Cdec : les explications de Richard Evina Obam

Bras de fer avec les plus récalcitrants

Aussi, des poches de résistance persistent. Une situation qui a poussé la CDEC a opté pour le bras de fer avec les établissements jugés les plus récalcitrants. Afriland First Bank doit transférer plus de 166 milliards Fcfa, correspondant à des dépôts publics, des consignations.

Et des séquestres judiciaires logés dans les livres de ladite banque. Alors, à défaut d’un transfert volontaire, la CDEC brandit la menace d’un recouvrement forcé. Notamment avis de mise en recouvrement, saisies ciblées d’actifs et mission de contrôle sur place. afin de vérifier la conformité des comptes concernés

Selon nos sources,  au 31 décembre 2024, Afriland First Bank revendiquait 1 557 milliards de Fcfa de dépôts. Et près de 23 % de part de marché en crédits. En s’attaquant à un tel géant, la CDEC entend adresser un signal à l’ensemble du secteur. Il faut bien que les ressources que la loi lui dévolue soient centralisées, quitte à recourir à des procédures contentieuses.

En dehors du secteur bancaire, d’autres structures ont commencé à se mettre au pas. La Société Immobilière du Cameroun (SIC) a reversé 482 millions Fcfa en février 2025. Au titre des cautionnements d’habitat de ses clients actifs et inactifs. Les autres versements, en provenance des compagnies d’assurance, du Trésor public, des huissiers de justice. Et des établissements de microfinance, complètent le total de 83 milliards Fcfa transférés à la CDEC au 30 avril 2025.

Aussi, il y a du feu sous la cendre. Du moins de vives tensions sont palpables entre la Cobac, la  CDEC et le Minfi. La démarche policière de la CDEC suscite de fortes oppositions du côté de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac). L’organe de supervision et de régulation du système bancaire dans les pays membres de la Cemac.

Modalités de transfert de ces fonds

Dans une correspondance adressée au ministre des Finances, le secrétariat général de la Cobac critique les saisies. Et des menaces de poursuites engagées par la CDEC contre plusieurs établissements de crédit et de paiement. Dont on dit perturber la confiance du public et contourner le dispositif communautaire adopté. Sur le traitement des comptes inactifs et des avoirs en déshérence.

La Commission bancaire rappelle que les nouveaux règlements de l’Umac-Cemac encadrent strictement les modalités de transfert de ces fonds. Vers les Caisses de dépôts, et invite le ministre, en sa qualité d’autorité monétaire nationale. Et de tutelle de la CDEC, à faire cesser les actions. Qui, selon elle, s’écartent de l’esprit et de la lettre de ces textes.

Caisse de dépôt et de consignation (Cdec): Plus de 3 milliards de Fcfa transférés

Et en réaction, la CDEC renvoie la Cobac à ses propres contradictions et accuse ouvertement quelques banques inciviques. D’organiser une résistance pour continuer à fructifier des ressources publiques pourtant dévolues à la Caisse depuis la loi d’avril 2008.

Elle reproche au régulateur communautaire de prendre fait et cause pour ces établissements, d’outrepasser son champ de compétence. En s’immisçant dans la politique nationale de cautionnement des marchés publics. Elle va jusqu’à dénoncer une capture du régulateur par les régulés.

Garant des engagements communautaires, le ministère des finances laisse plutôt se prolonger le bras de fer entre CDEC, Cobac et Afriland. Ce qui risque de retarder encore le calendrier de transferts que l’État dit vouloir accélérer. Pour le directeur général, la Cobac devrait « cesser d’enfreindre le principe de spécialité. Et se recentrer sur ses missions originelles de régulateur objectif du secteur bancaire ». En principe, « l’immunité de juridiction recherchée par les banques inciviques. Sous le couvert du bouclier Cobac ne saurait triompher de la loi », dit Richard Evina Obam.

- Pub -
Pages jaunes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager :

spot_imgspot_img

Populaires

Dans la même catégorie
Associé

Filière maïs : Déficit structurel et coûts de production élevés

La pression est grande chez les acteurs de la...

Filière sucre : La Socucam met en garde le gouvernement

Le ministre du Commerce vient de transmettre aux opérateurs...

Reprise d’Eneo par l’Etat : Vers la fin des délestages ?

Avec l’officialisation de la reprise de 95 % du...

Projet Cstar à Kribi : 118,2 milliards Fcfa de financement

Le projet Cstar à Kribi connait des avancées notables....