pixel

Ce que l’on sait des garanties de sécurité envisagées pour l’Ukraine

Date:

Pages jaunes
Trans Afrique

Garanties de sécurité pour l’Ukraine : une trentaine de pays élaborent depuis des mois un dispositif de soutien militaire, incluant des volets terrestre, maritime et aérien. Mais sa mise en œuvre dépend encore d’un arrêt des combats, jugé très incertain.

Depuis mi-février, Paris et Londres, à la tête d’une « coalition des volontaires », multiplient les réunions de planification au niveau des chefs d’état-major, des ministres et des chefs d’État.

Lors de la dernière de ces réunions, jeudi à Paris, 26 des 35 pays de la coalition « ont formalisé très précisément leur contribution » et « défini des soutiens, soit pour la régénération de l’armée ukrainienne, soit pour la sécurité sur son sol, dans ses airs, en mer », a affirmé le président français Emmanuel Macron.

Les accords de Minsk de 2014 et 2015 ne prévoyaient aucune garantie de sécurité. Les nouvelles garanties visent à empêcher une reprise du conflit. Les États partenaires les présentent comme un outil de dissuasion. Elles renforcent la protection de l’Ukraine face à une éventuelle agression. La communauté internationale mise sur ces engagements pour stabiliser la région.

Soutien à l’armée ukrainienne

Alors que la Russie réclame la démilitarisation de l’Ukraine, la principale garantie de sécurité pour Kiev est l’armée ukrainienne elle-même, font valoir ses alliés. Forte de plus de 800.000 militaires, elle est « l’armée la plus aguerrie d’Europe par la force des choses », observe-t-on à l’Élysée.

Il s’agit donc pour les pays de la coalition, dont font également partie le Japon, l’Australie et le Canada, de « consolider les armées ukrainiennes dans la durée (…) à la fois en volume, en force, en financement, en capacité opérationnelle », en continuant leur soutien à l’achat d’armements et au développement de l’industrie de défense ukrainienne, explique la présidence française.

Au 30 juin, les Européens avaient fourni pour 167 milliards d’euros d’aide militaire, humanitaire et financière à Kiev depuis l’invasion en février 2022, les États-Unis près de 115 milliards.

Ce soutien passe aussi par la poursuite de la formation de militaires ukrainiens en Ukraine ou dans les pays européens. Plus de 130.000 Ukrainiens ont été formés depuis 2022 dans le cadre des missions européennes Eumam (80.000) et britannique Interflex (56.000).

Troupes au sol

Un déploiement de troupes européennes sur le territoire ukrainien est l’aspect le plus symbolique, sans doute le plus épineux, dont la Russie ne veut pas entendre parler.

La France, le Royaume-Uni – toutes deux puissances nucléaires – ou encore les pays baltes se sont dit prêts ces derniers mois à participer à une telle mission, une fois que les combats auront cessé. Mais « ceux qui ont les gros bataillons au sol en Europe ne veulent pas y aller, Varsovie et Berlin pour l’instant disent non », observe le chercheur indépendant Stéphane Audrand.

L’Italie a répété jeudi qu’elle n’enverrait pas de soldats en Ukraine.

Le président français Emmanuel Macron a évoqué un déploiement de « quelques milliers d’hommes ». « Ces forces-là n’ont pas vocation à tenir une ligne de front ni à être engagées sur un conflit chaud, mais à signer une solidarité d’un point de vue stratégique », a-t-il expliqué mi-août.

Le volume de forces européennes devra être « suffisamment significatif pour incarner la volonté des Européens de soutenir Kiev et suffisamment dissuasif pour convaincre la Russie de ne pas réattaquer », au risque de s’en prendre à des militaires membres de pays de l’Otan, selon un haut gradé européen.

Volets maritime et aérien

Le volet maritime vise à surveiller la navigation en mer Noire. Ankara a fermé l’accès par les détroits turcs dès le début du conflit. Cette mesure limite les mouvements navals dans la région. La coalition cherche à garantir la sécurité maritime.

Les Turcs participent à la coalition des volontaires. Ils sont chargés d’élaborer le plan pour la mer Noire. L’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine française, l’a confirmé. Il estime qu’il faudra déminer certaines zones. L’objectif est d’assurer la sécurité du trafic maritime.

Le volet aérien et antiaérien reste incertain. Les dispositifs à déployer ne sont pas encore définis. Leur localisation soulève des questions : Ukraine ou pays voisins ? Plusieurs États hésitent à s’engager. La coordination internationale avance lentement.

Le « filet de sécurité » américain

La majorité des membres de la coalition posent une condition. Ils exigent un « filet de sécurité » américain. Sans ce backstop, ils refusent de s’engager. Le soutien des États-Unis devient crucial.

Emmanuel Macron a affirmé jeudi qu’« il n’y a pas de doute » concernant la participation des États-Unis. Il a précisé que cette implication sera finalisée « dans les prochains jours ». Le président français insiste sur l’engagement américain dans la coalition. Cette déclaration renforce la coordination transatlantique en cours. Les négociations avancent vers une confirmation officielle.

Washington refuse d’envoyer des troupes au sol. Les États-Unis pourraient compenser les lacunes européennes. Le soutien viserait les systèmes de commandement et de contrôle. Il renforcerait aussi le renseignement et la défense sol-air. Un haut gradé européen souligne l’importance de ce soutien.

La coalition des volontaires s’installera à Paris pour un an. Elle déplacera son quartier général à Londres l’année suivante. Paris et Londres ont validé cet accord en juillet. Les deux capitales coordonnent la direction de la coalition. Le projet s’inscrit dans une stratégie commune.

Source : Agence France-Presse

- Pub -
Pages jaunes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager :

spot_imgspot_img

Populaires

Dans la même catégorie
Associé

Dossier libyen: Nicolas Sarkozy sera incarcéré le 21 octobre à la prison de la Santé

Nicolas Sarkozy ira en prison le 21 octobre. Lundi,...

Au sommet sur Gaza, Trump proclame un « jour formidable pour le Moyen-Orient »

Lundi, Donald Trump a salué « un jour formidable...

Face à la levée de boucliers, Netanyahu renonce à se rendre au Sommet sur Gaza

Lundi, l’annonce de la participation de Benjamin Netanyahu au...

En Israël et en Egypte, Trump savoure son triomphe

Lundi, la Knesset l’a ovationné. Puis, en Égypte, un...