Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, a dénoncé mardi les restrictions de l’espace civique au Cameroun, à l’approche de l’élection présidentielle du 12 octobre.
Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis près de 43 ans au Cameroun, affrontera 12 autres candidats pour briguer un nouveau septennat.
« Un environnement sûr et propice à la promotion des droits humains est essentiel pour des élections paisibles, inclusives et crédibles. Il est à déplorer qu’un tel environnement ne semble pas prévaloir au Cameroun », a indiqué M. Türk, dans un communiqué.
Selon lui, « les restrictions de l’espace civique et démocratique » au Cameroun suscitent des craintes quant à la possibilité pour les électeurs d’exprimer librement leur volonté.
Il exhorte le gouvernement à prendre des « mesures urgentes » pour garantir « un environnement propice à des élections libres, transparentes, inclusives et honnêtes ».
– Les arrestations et les pressions sur l’opposition –
L’ONU dénonce un climat de répression politique au Cameroun. Les autorités ont interdit plusieurs rassemblements de l’opposition. Le contexte montre des restrictions croissantes sur les partis concurrents. Les forces de sécurité ont interrompu en direct une interview télévisée. Le candidat présidentiel rejeté n’a pas pu s’exprimer librement. Ces actes compromettent la transparence du processus électoral.
Le 7 août, la chaîne privée STV a interrompu une émission en direct. Elle recevait Dieudonné Yebga, ancien cadre du Manidem. Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-Commissariat, a confirmé l’incident. Il s’est exprimé lors d’un point de presse à Genève. L’ONU s’inquiète des restrictions croissantes sur la liberté d’expression au Cameroun.
L’ONU alerte sur des dérives dans le processus électoral au Cameroun. Certaines personnalités politiques ont été exclues de la course. Des irrégularités entachent l’inscription des électeurs. Des candidats de l’opposition ont subi des intimidations. Leurs partisans ont également été menacés. Ces pratiques compromettent l’équité du scrutin.
« L’égalité d’accès à la participation aux processus électoraux pour tous les Camerounais est absolument essentielle. Toute mesure susceptible de priver certaines parties de la société camerounaise de leurs droits devrait faire l’objet d’une attention immédiate », a déclaré M. Türk.
– Répression et intimidations –
Le 4 août, les forces de sécurité ont arrêté 53 partisans de l’opposition à Yaoundé. Ils manifestaient devant le Conseil constitutionnel pendant des audiences en appel. Les autorités les ont accusés de troubles à l’ordre public et de rassemblement illégal. Elles ont aussi retenu les charges de rébellion et d’incitation à la révolte. Le Haut-Commissariat des Nations unies a confirmé ces informations.
Ces personnes ont ensuite été libérées en août.
M. Türk a salué la libération des 53 partisans de l’opposition. M. Türk a dénoncé les arrestations comme injustifiées. Les autorités n’auraient jamais dû interpeller ces personnes, a souligné M. Türk. Le droit de chacun à exprimer ses opinions librement doit être protégé. La liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique reste une valeur fondamentale, selon lui. L’ONU appelle le Cameroun à respecter ces droits sans condition. Il a défendu le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. L’ONU appelle les autorités camerounaises à respecter ces libertés fondamentales.
L’ONU s’inquiète d’un rétrécissement de l’espace civique. En décembre, les autorités ont suspendu trois organisations. Elles ont interdit deux autres groupes de la société civile. Le gouvernement a aussi limité leurs activités et leurs financements. Ces mesures renforcent les tensions à l’approche de la présidentielle.
« Le gouvernement ne devrait pas réprimer le travail essentiel des organisations de la société civile et des médias », a insisté M. Türk.
Source : Agence France-Presse