Arrestation des leaders séparatistes camerounais : Les autorités américaines ont arrêté deux hommes dans le Minnesota. Elles les accusent d’avoir financé et coordonné des attaques violentes au Cameroun. Les procureurs affirment qu’ils ont utilisé le territoire américain comme base opérationnelle.
Ils poursuivent les suspects pour enlèvements, meurtres et soutien à une milice séparatiste. L’enquête vise à établir leur rôle dans le conflit anglophone. Cette affaire relance le débat sur l’implication de la diaspora dans le conflit anglophone.
Benedict Nwana Kuah et Pascal Kikishy Wongbi ont été arrêtés vendredi matin. L’arrestation a eu lieu dans l’État du Minnesota, au nord des États-Unis. Les deux hommes ont comparu dès l’après-midi devant un juge fédéral. Le ministère américain de la Justice a annoncé leur interpellation dans un communiqué.
Les autorités les accusent d’avoir participé à des actes violents. Ils auraient joué un rôle actif au sein d’une milice séparatiste camerounaise. La milice mène des attaques armées dans les régions anglophones du Cameroun. Elle organise des enlèvements ciblés contre des civils et des autorités. Ses opérations visent à affaiblir le pouvoir central. Les violences ont provoqué des déplacements massifs de population. Les ONG dénoncent des violations graves des droits humains.
Les procureurs les poursuivent pour leur implication présumée. L’enquête vise à établir leur responsabilité dans ces violences.
Le procureur fédéral Matthew Galeotti a commenté l’affaire. Il affirme que les accusés ont utilisé les États-Unis comme base opérationnelle. Ils auraient financé et ordonné des enlèvements au Cameroun. Ils sont aussi accusés d’avoir planifié des attaques à la bombe. Des meurtres de civils figurent parmi les actes reprochés.
– Violences séparatistes au Cameroun –
Le ministère américain de la Justice a cité les actes d’accusation. Les deux suspects auraient joué un rôle de leaders. Ils sont accusés d’avoir dirigé les Ambazonian Defense Forces. Cette milice séparatiste cherche à créer un État indépendant au Cameroun. Les autorités les soupçonnent d’avoir planifié des actes violents depuis les États-Unis.
Depuis 2017, ils auraient envoyé des milliers de dollars au Cameroun. Ces fonds auraient servi à acheter des armes et des explosifs. Ils auraient coordonné plusieurs attaques violentes. Ces opérations auraient causé des morts, des blessés et des prises d’otages. Les victimes seraient principalement des civils.
Le procureur fédéral Joseph Thompson a réagi à l’arrestation. Il a déclaré : « Le Minnesota n’est pas une plateforme de lancement pour pratiquer la violence à l’étranger. » Cette phrase figure dans le communiqué officiel. Les autorités dénoncent toute implication locale dans des actes violents à l’étranger. L’enquête se poursuit pour établir les responsabilités.
Leur détention provisoire doit faire l’objet d’une audience devant un juge la semaine prochaine.
Les violences séparatistes ont commencé en 2016. Depuis, les enlèvements et les meurtres se multiplient. Les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sont les plus touchées. Les régions concernées comptent une majorité d’anglophones.
– Deux hommes arrêtés aux États-Unis –
Ces populations vivent dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun. Elles se disent marginalisées par le pouvoir central francophone. Cette fracture linguistique alimente les tensions. Le conflit séparatiste s’enracine dans cette division historique. La minorité dénonce sa marginalisation dans ce pays d’Afrique centrale.
Le conflit a éclaté fin 2016. Le président Paul Biya a ordonné la répression de manifestations pacifiques. Ces manifestations étaient menées par des Camerounais anglophones. Ils représentent environ 20 % de la population. Ils dénoncent leur marginalisation par le pouvoir central francophone.
Les civils subissent des violences de la part des deux camps. Les ONG internationales et l’ONU tirent la sonnette d’alarme. Les exactions incluent des enlèvements, des meurtres et des destructions. Les populations sont prises en tenaille entre les forces séparatistes et l’armée. La situation humanitaire reste critique dans les zones anglophones du Cameroun.
Le conflit a fait plus de 6.000 morts et forcé plus d’un million de personnes à fuir leur domicile, selon International Crisis Group (ICG).
Source : Agence France-Presse