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A huit jours de sa probable chute, Bayrou refuse de faire ses adieux et creuse son sillon sur la dette

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Bayrou défend son budget face aux critiques, à huit jours d’un vote de confiance décisif. Dimanche, le Premier ministre a réaffirmé ses choix budgétaires, refusant de céder aux appels de la gauche et du RN qui le pressent de faire ses adieux. En béarnais, il conclut son intervention par un « Continuons le combat », affichant sa volonté de rester dans l’arène politique malgré les tensions croissantes.

« Les jours qui vont venir sont cruciaux. Si vous imaginez que je peux abandonner les combats que je mène depuis des années et que je continuerai à mener après, vous vous trompez », a-t-il lancé lors d’une interview assez décousue de près d’une heure et demie, depuis son bureau à Matignon, et retransmise sur les quatre chaînes d’information en continu.

Le Premier ministre, qui a annoncé en début de semaine sa volonté de solliciter un vote de confiance de l’Assemblée sur la question budgétaire et multiplie les interventions depuis pour prendre à témoin les Français, a estimé que la « question » en jeu n’était pas « le destin du Premier ministre » mais celle du « destin de la France ».

« Il n’y a aucune politique courageuse possible » sans « l’assentiment minimal des Français et de ceux qui les représentent » sur la dette, a-t-il plaidé, pour justifier le vote de confiance, se réjouissant « qu’on n’ait jamais parlé de ce sujet comme on en parle depuis huit jours ».

« Si le gouvernement tombe, ça veut dire qu’on abandonnera la politique pour moi vitale pour le pays » pour une « autre » politique « plus laxiste », « plus à la dérive », a-t-il mis en garde.

– « Bagarre » –

Alors que M. Bayrou recevra à partir de lundi les chefs de parti qui le souhaitent, il s’est dit une nouvelle fois ouvert à la négociation « s’ils le veulent » sur les mesures les plus impopulaires de son plan d’économies de 44 milliards, comme la suppression de deux jours fériés.

« Je pense que ça pourrait être un (jour) sans difficulté si on veut discuter », a-t-il glissé.

Mais il a écarté d’un revers de main les pistes mises sur la table par le Parti socialiste, « volontaire » pour lui succéder à Matignon, et qui a proposé un effort budgétaire deux fois moins important en 2026, passant par une hausse des recettes et une taxation des hauts patrimoines.

« Les propositions du PS, ça veut dire qu’on ne fait rien » pour réduire la dette, a-t-il balayé.

– Un vote pour éviter la chute –

L’annonce par le Premier ministre d’un vote de confiance a surpris lundi, beaucoup soupçonnant le maire de Pau de vouloir prendre les devants d’une censure de son budget à l’automne et de choisir sa sortie. Le RN et la gauche ont immédiatement répondu qu’ils voteraient contre.

« Le 8 septembre il devra partir. (…) Le seul mot que j’attends de lui maintenant, c’est de dire au revoir », a martelé dimanche le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

« Olivier Faure qu’est-ce qu’il veut ? Il veut être à Matignon », a rétorqué M. Bayrou, disant que son entretien n’est « sûrement pas un au revoir ».

S’il est renversé, le maire de Pau, âgé de 74 ans, n’a pas l’intention de disparaître du paysage. « Quand vous êtes renversé (…) commence le militantisme, commence la bagarre (…) commence la rencontre avec les Français », a-t-il déclaré en refusant d’exclure une nouvelle candidature à la présidentielle.

Au sein de la classe politique, peu de réactions à l’interview de M. Bayrou dimanche soir. Eric Coquerel critique sévèrement François Bayrou. Il parle d’une tournée d’adieu qui s’éternise. Selon lui, chaque apparition est pire que la précédente. Olivier Faure juge l’entretien pathétique et crépusculaire. Sébastien Chenu voit en Bayrou un Premier ministre naufragé. Pour lui, Bayrou est au bout du rouleau.

– « Suicide collectif » –

La chute probable de M. Bayrou lundi prochain ouvre une nouvelle période d’incertitude, avec Emmanuel Macron en première ligne, dans un contexte social éruptif.

Le chef de l’État, sommé par le RN et LFI de démissionner ou de dissoudre l’Assemblée nationale, va sans doute devoir dans l’immédiat se mettre en quête d’un nouveau Premier ministre. Les noms de Catherine Vautrin, Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin ou Xavier Bertrand circulent à nouveau.

Plusieurs ténors du gouvernement se sont alarmés de la situation politique dimanche. « Voulons-nous d’un suicide collectif, pas pour le gouvernement, mais pour le pays? », a ainsi demandé l’ancien Premier ministre Manuel Valls, invitant chacun à « trouver la voie du dialogue et du compromis ».

Gérald Darmanin a lancé un appel à la responsabilité. Le ministre de la Justice appelle les partis de gouvernement à faire preuve de responsabilité. La stabilité des institutions, selon lui, est en jeu. Les Républicains et le Parti socialiste figurent parmi les formations citées comme piliers du système démocratique. Le PS est présenté comme « un grand parti de gouvernement ». Pour lui, le PS reste « un grand parti de gouvernement ».

Pierre Moscovici a lancé un avertissement. La France doit adopter son budget dans les délais. La situation financière n’est pas critique. Mais elle reste préoccupante. Le respect du calendrier budgétaire est essentiel.

Source : Agence France-Presse

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