À l’approche de l’élection présidentielle, Mgr Paul Lontsie-Keuné, évêque de Bafoussam appelle les habitants à une marche pour la paix, prévue le 14 août. Un geste qui s’inscrit dans la continuité de ses prises de position contre les dérives du pouvoir.
Depuis quelques jours, les rues de Bafoussam résonnent au son d’une caravane inhabituelle. Haut-parleurs en action, chants religieux, message répété, une marche pour la paix est prévue ce 14 août à l’appel de l’évêque du diocèse de Bafoussam, Mgr Paul Lontsie-Keuné. Et l’initiative ne passe pas inaperçue. Elle intervient à un moment où la tension monte dans le pays. A deux mois d’une présidentielle déjà marquée par la controverse.
Mgr Paul Lontsié-Keuné : «L’alternance est un grand bien pour une nation »
« Nous voulons la paix, mais pas n’importe quelle paix »
Dans les marchés, les carrefours, les quartiers populaires, le message du prélat trouve un écho favorable. Les populations y voient un acte de foi, mais aussi un geste politique fort. Surtout que dans son message publié le 29 juillet dernier, le prélat déclarait : « Nous voulons la paix, mais pas n’importe quelle paix ». Un message au ton particulièrement ferme dans lequel il dénonçait les manipulations électorales. Mais aussi l’instrumentalisation du droit, la peur, l’intimidation et l’absence d’alternance. « Le peuple murmure… nous nous interrogeons », répétait-il comme un refrain.
Ce message largement partagé sur les réseaux sociaux a renforcé l’image d’un évêque engagé et prêt à hausser le ton. « La paix durable se construit sur la justice et la vérité », insistait-il encore. Une position saluée par de nombreux fidèles, qui s’apprêtent à répondre massivement à l’appel du 14 aout prochain. En effet, de nombreux habitants se disent prêts à participer à cette marche. « C’est le moment de se lever pour la paix, mais aussi pour dire la vérité », glisse un commerçant du marché A.
En organisant cette mobilisation, Mgr Lontsie-Keuné s’impose comme l’un des leaders religieux à interpeller aussi frontalement les autorités. Et à parler haut pour ceux qui n’ont plus voix.