L’UE avance à pas comptés. Jeudi, les dirigeants ont chargé la Commission d’examiner les options de financement pour l’Ukraine sur deux ans. Objectif : maintenir l’aide sans s’engager trop vite. Surtout, ils n’excluent pas un prêt adossé aux avoirs russes gelés. Mais rien n’est décidé. La prudence domine.
Accord minimal, obtenu après des heures de tractations. Les dirigeants européens ont cédé, à peine. La question du financement sera débattue en décembre. Conséquence : les décisions les plus sensibles sont repoussées. Pour l’instant, l’Europe temporise.
Le texte a été volontairement édulcoré. Objectif : ménager la Belgique, qui abrite la majorité des avoirs russes gelés. La version initiale, plus ambitieuse, a été retirée. En cause : les réserves belges sur les risques juridiques et les représailles. Résultat : une formulation vague, pour éviter la rupture.
Bart De Wever a mis la pression dès l’ouverture du sommet. Il a menacé de bloquer le processus sans garanties claires. Ses conditions : partage des risques, base juridique solide, protection contre les représailles. Le président ukrainien a déploré cette posture. Et d’autres États ont aussi exprimé leurs réserves. Le consensus reste fragile.
Zelensky était à Bruxelles. Il a exhorté les dirigeants à franchir le cap. Objectif : utiliser les avoirs de la banque centrale russe. Pour lui, le moment d’agir, c’est maintenant. Mais les Européens hésitent encore.
Zelensky a lancé un appel clair. Il veut une décision politique. Une décision positive, quelle qu’en soit la forme. L’Ukraine attend un geste concret. L’heure n’est plus aux hésitations.
– Mutualisation des risques –
Le feu vert est politique, pas juridique. La Commission doit encore formuler une proposition légale. Rien ne sera acté avant plusieurs semaines. En attendant, l’Ukraine reste dans l’incertitude. L’Europe temporise encore.
Un diplomate salue une « grande réussite ». Il se félicite du mandat confié à la Commission. Mais le langage reste flou. Un autre diplomate nuance : « Le texte ne ferme aucune porte. » Traduction : tout reste à décider.
Les États-Unis ont durci le ton. Exaspérés par Vladimir Poutine, ils ont annoncé de nouvelles sanctions. Zelensky et les dirigeants européens ont salué cette décision. Pour eux, c’est un signal fort. L’agression russe ne restera pas sans réponse.
Poutine reconnaît la sévérité des sanctions. Mais il minimise leur effet sur l’économie russe. Selon lui, l’impact restera limité. Il appelle à poursuivre le dialogue. Le Kremlin joue la résilience.
Trump a haussé le ton. Excédé par Poutine, il a annoncé des sanctions « énormes ». Cible : le secteur pétrolier russe. Objectif : forcer Moscou à céder. Le message est clair.
– « Nulle part » –
Le président américain, qui s’est refusé pendant de longs mois à imposer ces sanctions, a estimé que ses conversations avec son homologue russe ne menaient « nulle part », au lendemain du report sine die d’une rencontre entre eux envisagée à Budapest.
Washington frappe fort. Tous les actifs de Rosneft et Lukoil sont gelés aux États-Unis. Les entreprises américaines n’ont plus le droit de commercer avec eux. Objectif : tarir les ressources du Kremlin. Le pétrole devient une arme économique.
Le brut s’envole. Jeudi, les cours ont bondi de plus de 5 %. Cause : les sanctions contre Rosneft et Lukoil. L’offre mondiale pourrait se contracter. Le marché anticipe une tension durable.
Moscou dénonce des sanctions « contre-productives ». Selon le Kremlin, elles nuisent à l’économie mondiale. Mais la Russie se dit « immunisée ». La Chine s’oppose aussi à ces mesures. Le front anti-sanctions se consolide.
– Flotte fantôme –
L’UE frappe à nouveau. Mercredi soir, elle a annoncé un 19e train de sanctions contre Moscou. Cible principale : le secteur pétrolier russe. Objectif : tarir les ressources du Kremlin. La pression monte.
L’UE durcit sa position. D’ici fin 2026, elle prévoit l’arrêt total des importations de GNL russe. Elle cible aussi la flotte fantôme de pétroliers. Objectif : bloquer les contournements des sanctions. Le Kremlin perd ses échappatoires.
La nuit n’a pas été silencieuse. Jeudi matin, l’Ukraine s’est réveillée sous les décombres d’une nouvelle salve russe. Un secouriste, intervenant sur un incendie provoqué par les frappes, a perdu la vie.
Les frappes russes ont gravement endommagé le réseau ferroviaire. Elles ont perturbé les évacuations et les approvisionnements. À Kyiv, elles ont touché une synagogue. L’attaque vise les civils et les lieux de culte.
La violence ne fait plus de distinction.Les autorités ukrainiennes dénoncent une attaque ciblée, méthodique, qui mêle terreur et stratégie.
Chaque frappe devient un message : celui d’un pouvoir qui cherche à briser les lignes de vie, les repères spirituels, les mécanismes de secours. Et dans cette nuit de feu, c’est toute la résilience ukrainienne qui est mise à l’épreuve.
Deux journalistes ukrainiens ont été tués à Kramatorsk. Un drone russe a frappé leur véhicule. Ils travaillaient pour Freedom TV. Zelensky a rappelé ce drame à Bruxelles. Le message : la presse est ciblée.
Source: Agence France-Presse
















