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RDC : l’avancée du M23 aux portes du Burundi

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Trans Afrique

Le M23, soutenu par l’armée rwandaise, a franchi un nouveau seuil dans l’est de la RDC. En quelques heures, lundi, ses combattants ont bousculé les lignes et atteint Uvira, cité stratégique aux portes du Burundi.

Et ce n’est pas seulement une ville qui vacille : c’est une frontière, un équilibre régional, une promesse de stabilité. Derrière eux, des centaines de soldats congolais et burundais en fuite cherchent refuge, symbole d’une armée débordée et d’une région au bord de l’embrasement.

Le ministère burundais des Affaires étrangères dénonce des attaques sur son sol et l’« attitude belliqueuse » de Kigali. Des sources militaires citées par l’AFP rapportent que des projectiles ont franchi la frontière ces derniers jours. L’armée congolaise et l’armée burundaise se sont affrontées dans la zone où progresse le M23.

Dans l’est de la République démocratique du Congo, riche en ressources mais ravagé par trois décennies de violences, le M23 progresse. Les combats s’intensifient, et avec eux s’effondre l’espoir d’un apaisement.

À peine signé, l’accord Kinshasa‑Kigali chancelle. Ce texte, salué comme un « miracle » par le président américain Donald Trump, se heurte déjà à la réalité brutale du terrain : une frontière poreuse, une guerre qui s’étend, et une paix qui semble toujours hors de portée.

– La région des Grands Lacs vacille –

Jeudi à Washington, Félix Tshisekedi et Paul Kagame ont signé un accord « pour la paix ». En contrepartie, l’industrie américaine obtient la promesse d’un accès aux minerais stratégiques des sous‑sols congolais.

Depuis une semaine, les combats s’intensifient dans le Sud‑Kivu. Le M23, piloté par Kigali selon des experts de l’ONU, affronte l’armée congolaise. Celle‑ci est épaulée par des milices pro‑Kinshasa et des milliers de soldats burundais, indiquent des sources sécuritaires.

« Depuis le 30 novembre et le 1er décembre, les combats se sont intensifiés. D’importants mouvements de troupes ont été signalés », a indiqué une source sécuritaire.

Le jour de la ratification par les chefs d’État, les combats faisaient rage. Selon des sources locales et militaires, des bombardements ont frappé des maisons et écoles. Les familles ont été contraintes de venir récupérer leurs enfants en urgence.

La guerre se rapproche des villes. Lundi, des affrontements ont été signalés aux abords de Luvungi, à une soixantaine de kilomètres au nord d’Uvira. Selon des sources militaires, les tirs et les détonations ont résonné jusque dans Sange, localité située à mi‑chemin entre Uvira et Luvungi.

Ce double front illustre l’élargissement du conflit : une ligne de feu qui s’étend, menaçant désormais les cités intermédiaires et accentuant la pression sur une région déjà fragilisée.

– Soldats « désarmés » –

Un officier burundais rapporte la fuite de nombreux soldats. Congolais et burundais, ils ont franchi la frontière vers le Burundi. L’incident souligne la fragilité du front.

« Tous les soldats ont été désarmés dès leur arrivée au Burundi », a confirmé une source militaire à l’AFP. Mesure immédiate. Contrôle strict.

Plus tôt dans la journée, Félix Tshisekedi s’est exprimé depuis Kinshasa. Dans son discours à la nation, il a accusé le Rwanda de violer ses engagements, malgré l’accord récemment conclu. Le président congolais dénonce une rupture immédiate.

Depuis Kinshasa, Félix Tshisekedi s’est exprimé devant la nation. Il a accusé le Rwanda de violer ses engagements, malgré l’accord récemment conclu. Le président congolais dénonce une trahison. Les tensions diplomatiques s’exacerbent.

Uvira reste la dernière grande ville du Sud-Kivu hors du contrôle du M23. Elle fait face, de l’autre côté du lac Tanganyika, à Bujumbura, capitale économique du Burundi. Sa chute représenterait une menace directe pour le voisin burundais : elle couperait totalement son accès au territoire congolais.

– Escalade militaire et crise humanitaire -

En octobre 2023, le Burundi a déployé environ 10 000 soldats dans l’est de la RDC, dans le cadre d’un accord militaire. Depuis, des renforts ont suivi. Plusieurs sources évoquent désormais 15 000 à 20 000 hommes. La présence burundaise s’est renforcée.

Au moins vingt soldats burundais ont été tués depuis lundi. Les combats se déroulent sur le sol congolais. Samedi, des sources militaires burundaises ont confirmé ces pertes. Le bilan souligne la gravité de l’affrontement.

Depuis fin janvier, le M23 tient Goma, capitale du Nord-Kivu. En février, il a pris Bukavu, capitale du Sud-Kivu. L’offensive du début d’année a surpris une armée congolaise dépassée. Depuis mars, le front s’est figé. Les lignes bougent peu. La tension reste vive.

Le président burundais Evariste Ndayishimiye avait prévenu. L’ONU aussi. Le conflit dans l’est de la RDC menace de s’étendre. Risque : une guerre régionale dans les Grands Lacs. Les avertissements se multiplient. Les tensions montent.

Dimanche, le Comité international de la Croix‑Rouge a alerté : de nombreux blessés. Et, surtout, des déplacements massifs de populations. Les affrontements récents provoquent une crise humanitaire. Les civils fuient. Les secours peinent à suivre.

 

Source: Agence France-Presse

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