Vendredi, l’Ukraine a subi l’une des pires attaques contre son réseau énergétique. Des centaines de milliers de foyers ont été plongés dans le noir. Un enfant de sept ans a perdu la vie. Le choc est national.
À l’approche de l’hiver, Moscou intensifie ses frappes. Les cibles : infrastructures énergétiques et ferroviaires. Comme les années précédentes, des millions d’Ukrainiens risquent de se retrouver sans chauffage. L’angoisse monte.
Les bombardements nocturnes ont plongé Kiev et neuf autres régions dans le noir. Selon Ukrenergo, « un nombre significatif d’usagers » est privé d’électricité. Cette coupure confirme l’ampleur des frappes sur les infrastructures.
Maksym Timtchenko, PDG de DTEK, alerte sur les dégâts. Plusieurs centrales thermiques sont gravement endommagées. Ce constat souligne la vulnérabilité du réseau énergétique ukrainien.
– Coupures massives, ciel hostile, diplomatie en alerte –
Dans la soirée, DTEK a rétabli l’électricité chez 678 000 consommateurs. L’entreprise poursuit les réparations à « régime soutenu ». Ce chiffre illustre l’ampleur de la mobilisation face aux coupures massives.
La coupure est massive. L’une des pires depuis le début de la guerre. Kiev, qui comptait près de 3 millions d’habitants avant l’invasion russe de 2022, en subit les conséquences. Ces chiffres traduisent l’ampleur du choc.
Le ciel était couvert. Les drones russes en ont profité. Selon une source énergétique ukrainienne, plusieurs ont échappé à la défense antiaérienne. Ce contournement, facilité par la météo, expose les failles techniques du système.
Vendredi soir, Volodymyr Zelensky a pointé l’impact de la météo. Selon lui, les capacités antiaériennes ukrainiennes ont chuté de 20 à 30 %. Ce facteur complique encore la défense face aux frappes russes.
Il a exhorté Donald Trump à faire pression sur Vladimir Poutine. Objectif : stopper les attaques aériennes contre l’Ukraine. Cette demande s’inscrit dans une stratégie diplomatique de plus en plus urgente.
« J’espère qu’il mobilisera tous les leviers : Tomahawks, sanctions, diplomatie, finances, droits de douane. Tout doit servir à stopper Poutine », a-t-il martelé. Cette déclaration reflète l’urgence perçue par Kyiv face à l’agression russe.
Les frappes ont tué un garçon de sept ans à Zaporijjia, selon les autorités. Elles ont aussi blessé 33 personnes. Ce bilan souligne une fois de plus le coût humain du conflit.
– « Nuit terrible » –
« Les Russes veulent plonger l’Ukraine dans l’obscurité », a dénoncé Volodymyr Zelensky vendredi. Il qualifie les frappes de « cyniques et calculées ». Cette accusation souligne la stratégie ciblée contre les infrastructures énergétiques.
Il a de nouveau appelé les Occidentaux à agir. Il réclame des systèmes antiaériens supplémentaires. Pour lui, seule une réponse décisive peut freiner les frappes russes.
L’armée russe a de son côté affirmé avoir visé des sites énergétiques alimentant « le complexe militaro-industriel » ukrainien.
« Une nuit terrible. Des explosions sans arrêt. » Valentyna, habitante de Kiev, a confié son effroi à l’AFP. Son témoignage illustre la peur qui règne dans la capitale.
Dans la soirée, Ioulia Svyrydenko a annoncé le rétablissement de l’eau courante à Kiev. Plusieurs quartiers étaient privés d’eau pendant des heures. Cette remise en service marque un retour partiel à la normale, malgré les frappes.
La Russie a lancé 465 drones et 32 missiles contre l’Ukraine, selon l’armée de l’air ukrainienne. Kyiv affirme en avoir abattu 405 et 15, respectivement. Ce bilan illustre l’intensité des frappes et la capacité de défense aérienne ukrainienne.
Des journalistes de l’AFP à Kiev ont entendu dans la nuit plusieurs explosions ainsi que le vrombissement de drones d’attaque.
D’après Alexandre Kots, correspondant de guerre russe, deux centrales ont été frappées à Kiev. Au moins six autres ont été visées ailleurs en Ukraine. Ces attaques confirment l’intensification des frappes sur les infrastructures énergétiques.
– « Semer le chaos » –
M. Zelensky avait déjà dénoncé cette semaine la multiplication des attaques contre des cibles énergétiques. Il a estimé que l’objectif de la Russie était de « semer le chaos » au sein de la population.
Jeudi, Kyiv a ordonné de nouvelles évacuations à Kramatorsk et Sloviansk. Ces deux villes de l’Est restent au cœur des combats. Ce retrait confirme la pression militaire croissante exercée par Moscou.
Les frappes russes affaiblissent le secteur gazier ukrainien. Résultat : Kyiv pourrait devoir importer du gaz à prix fort. Cette pression énergétique complique encore la résilience du pays.
L’hiver dernier, les bombardements russes avaient déjà réduit de moitié la production ukrainienne de gaz.
Selon l’ONU, septembre a été l’un des mois les plus meurtriers pour les civils ukrainiens. Le rapport, publié vendredi, confirme une tendance inquiétante : la violence contre la population s’intensifie.
L’Ukraine frappe régulièrement des cibles russes. Elle vise surtout les raffineries. Depuis l’été, ces attaques ont fait grimper les prix du carburant. Ainsi, le conflit pèse aussi sur l’économie intérieure russe.
M. Zelensky a estimé cette semaine que les pénuries de carburant en Russie se chiffraient « à hauteur de 20% des besoins ».
L’Ukraine a frappé une centrale électrique près de Belgorod, en Russie. Résultat : des coupures de courant dans la région frontalière. Cette attaque s’ajoute aux tensions croissantes entre les deux pays.
Source: Agence France-Presse