À l’occasion des 14 ans de la disparition de son bébé, Vanessa Tchatchou, devenue avocate, relance l’affaire qui a bouleversé le Cameroun. Dans un message, elle interpelle directement Issa Tchiroma Bakary, aujourd’hui candidat à la présidentielle, mais jadis porte-parole du gouvernement qui avait défendu la version officielle. Elle exige, plus que jamais, la vérité.
Sur sa page Facebook ce 20 aout 2025, le message est à la fois touchant et clair. Elle s’adresse à la fois à son bébé volé et à l’ancien ministre de la Communication. « En votre âme et conscience, où se trouve l’enfant de Vanessa Tchatchou ? », écrit-elle. En effet, l’homme qu’elle interroge était en 2011 porte-parole du gouvernement. À l’époque, il avait défendu la version officielle selon laquelle l’enfant serait mort et enterré à Nkoteng. Une version toujours rejetée par Vanessa et se proches.
14 ans plus tard, Tchiroma Bakary brigue la magistrature suprême et pour Vanessa Tchatchou, l’heure est venue de dire la vérité au peuple. « Le Cameroun vous regarde. L’humanité vous observe. L’histoire vous attend », écrit-elle.
Vol de bébé à l’hôpital gynéco de Yaoundé : ce qui s’est passé…
A 31 ans, Vanessa Tchatchou rappelle qu’elle n’est plus la lycéenne en détresse de 2011. Elle est désormais avocate, et exige des comptes. « Nous savons tous, au Cameroun, qui détient ma fille. » Elle accuse une nouvelle fois les autorités d’avoir couvert un vol, celui de son bébé.
Une affaire qui a secoué le pays
L’histoire désormais nommée « Affaire Vanessa Tchatchou » est celle d’une adolescente de 17 ans. Le 20 aout 2011, elle accouche d’une petite fille à l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé. Mais quelques heures plus tard, sa vie bascule car son bébé n’est plus là. L’adolescente, alors élève en classe de seconde, affirme que sa fille lui a été volée. Elle refuse de quitter sa chambre d’hôpital, déterminée : « Je ne bougerai pas sans mon enfant ».
Vanessa Tchatchou : « les critiques de Suzanne Kala-Lobè ont forgé ma détermination »
Très vite, son combat bouleverse l’opinion publique. La presse s’en empare et des soutiens naissent dans tout le pays, et même au-delà. L’affaire prend une ampleur internationale. Vanessa dénonce alors un réseau de trafic d’enfants. Selon elle, son bébé aurait été confié à une magistrate, qui aurait simulé une grossesse, avec la complicité de médecins.
Aujourd’hui, Vanessa inverse les rôles, pose des questions et exige des réponses.
« Vous avez l’occasion d’inscrire votre nom dans l’histoire avec honneur », écrit-elle au président du Fsnc, devenu farouche opposant au régime qu’il servait jadis. Enfin, elle prie pour que « Dieu touche son cœur » et qu’il dise enfin la vérité.
