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Un tête‑à‑tête décisif en Floride : Zelensky face à Trump pour un échange crucial

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Un tête‑à‑tête décisif en Floride attend Volodymyr Zelensky et Donald Trump dimanche. Au cœur de cet entretien, le dossier le plus inflammable du conflit : les territoires. Plus qu’une simple étape diplomatique, cette rencontre concentre à la fois l’espoir fragile d’un cessez‑le‑feu et la crainte d’un compromis dicté par les rapports de force.

Dans cette discussion, chaque mot pèsera lourd. Car derrière la carte militaire se joue aussi une carte symbolique : celle de la souveraineté ukrainienne, de la crédibilité américaine et de l’équilibre stratégique mondial. La Floride devient ainsi, le temps d’un entretien, le théâtre où se négocie non seulement la fin possible d’une guerre, mais aussi la manière dont l’histoire retiendra ceux qui auront tenté de la conclure.

Cette réunion intervient quelques jours après que Volodymyr Zelensky a présenté la nouvelle version du plan américain pour mettre fin au conflit, remaniée à la suite de discussions avec Kiev. Moscou l’a aussitôt dénoncée, accusant l’Ukraine de vouloir « torpiller » les négociations. Et cette charge russe ajoute encore de la pression sur la rencontre à venir.

– Un tête‑à‑tête décisif –

Le document propose de geler la ligne de front actuelle, sans répondre immédiatement aux revendications territoriales de la Russie, qui contrôle plus de 19 % du territoire ukrainien. Volodymyr Zelensky avait d’ailleurs annoncé vouloir aborder ce point directement avec le président Trump. Et cette discussion s’annonce comme l’un des nœuds du face‑à‑face.

« Nous avons un programme chargé. La rencontre aura lieu ce week‑end, probablement dimanche, en Floride, où nous verrons le président Trump », a indiqué vendredi Volodymyr Zelensky à des journalistes, dont ceux de l’AFP. Une annonce qui confirme l’importance stratégique de ce rendez‑vous.

Le cabinet de Volodymyr Zelensky a ensuite confirmé que la rencontre était « prévue » dimanche en Floride, où le président américain passe les fêtes de fin d’année dans sa résidence de Mar‑a‑Lago. Et cette précision ancre définitivement le rendez‑vous dans le calendrier.

Selon Volodymyr Zelensky, les discussions porteront sur les « questions sensibles » du Donbass, cette région industrielle et minière de l’est de l’Ukraine revendiquée par Moscou, ainsi que sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud, toujours occupée par les forces russes. Deux dossiers explosifs qui pèseront lourd dans la rencontre.

Les deux dirigeants aborderont également les garanties de sécurité que les pays occidentaux pourraient offrir à l’Ukraine dans le cadre d’un éventuel accord de paix avec la Russie, a‑t‑il ajouté. Et ce volet pourrait s’avérer décisif pour la suite des négociations.

« Il y a certaines questions dont nous ne pouvons discuter qu’au niveau des dirigeants », a expliqué le président ukrainien. Une manière de rappeler que les points les plus sensibles se traiteront en tête‑à‑tête.

– Dans l’attente de la réponse de Moscou –

Volodymyr Zelensky « n’a rien tant que je ne donne pas mon accord », a lancé Donald Trump vendredi. Une mise en garde sèche. Et surtout, un signal politique clair.

« Donc nous verrons bien ce qu’il a », a ajouté le président américain dans un entretien à Politico. Il assure que « ça se passera bien » avec Volodymyr Zelensky. Et affirme la même chose pour Vladimir Poutine, avec qui il prévoit de parler « bientôt ». Une séquence calibrée. Et un message de fermeté.

La dernière version du plan américain, un document en vingt points, propose de figer les positions des deux camps. Elle ne répond pas à l’exigence russe : le retrait des forces ukrainiennes d’environ 20 % de la région de Donetsk, cœur du Donbass, qu’elles tiennent encore. Une ligne rouge ignorée. Et un gel qui entérine le statu quo.

Contrairement à la première version présentée il y a plus d’un mois, le nouveau texte américain ne contient plus aucune obligation juridique empêchant l’Ukraine d’adhérer à l’Otan. Un retrait notable. Et un chiffon rouge pour Moscou, qui fait de cette question l’une des causes affichées de la guerre.

Pour ces raisons, il paraît improbable que la Russie accepte ce document en l’état. Une fin de non‑recevoir prévisible. Et un blocage qui persiste.

– Moscou durcit le ton –

Le nouveau texte « diffère radicalement » de ce qui avait été négocié entre Washington et Moscou, a affirmé vendredi le vice‑ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. Il appelle à revenir aux ententes précédentes, faute de quoi « aucun accord ne pourra être conclu ». Une mise en garde nette. Et un rappel des lignes rouges de Moscou.

« Sans une résolution adéquate des problèmes à l’origine de cette crise, il sera impossible de parvenir à un accord définitif », a-t-il affirmé. Il accuse Kiev et ses alliés européens de « redoubler d’efforts pour torpiller » les discussions diplomatiques. Une charge frontale. Et un climat de défiance qui s’installe.

Le porte‑parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué qu’un « contact téléphonique » avait « eu lieu » entre Russes et Américains. Il a refusé d’en dévoiler le contenu, estimant que « la diffusion de ces informations pourrait avoir un impact négatif sur le processus de négociation ». Une opacité assumée. Et un signe de la fragilité des discussions.

« Il a été convenu de poursuivre le dialogue », a insisté Dmitri Peskov lors d’un briefing auquel l’AFP assistait. Il avait déjà indiqué que Moscou était en train de « formuler sa position » en réponse au plan américain remanié avec les Ukrainiens. Une prudence calculée. Et un signal que rien n’est encore arrêté.

– Frappe sur Kharkiv –

M. Zelensky a déclaré vendredi qu’il s’attendait à une réponse russe aux Américains « dans les prochains jours ». Une attente assumée. Et un signal que Kyiv veut maintenir la pression diplomatique.

Il a précisé s’être entretenu, entre autres, avec le chancelier allemand Friedrich Merz et le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte. Deux échanges clés. Et un rappel de l’intense activité diplomatique en cours.

Downing Street a indiqué que le Premier ministre britannique, Keir Starmer, avait échangé vendredi après‑midi avec le président français Emmanuel Macron et avec M. Merz. Une coordination assumée. Et c’est un signe que Londres veut rester au centre du jeu diplomatique.

« Les dirigeants ont réaffirmé (…) leur détermination sans faille à fournir à l’Ukraine le soutien dont elle a besoin et sont convenus de continuer à se coordonner avec leurs partenaires et alliés pour parvenir à une paix durable », ont indiqué ses services. Une ligne commune affichée. Et la volonté de maintenir un front uni.

– Le terrain dicte la loi –

En attendant une percée dans les négociations, les combats et les bombardements se poursuivent. Le front reste actif. Et la guerre continue de dicter le tempo.

Vendredi, une frappe russe a tué deux personnes et en a blessé quatre à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, située près de la ligne de front dans le nord‑est. Un rappel brutal de la réalité du conflit. Et une ville une nouvelle fois prise pour cible.

Les Ukrainiens ont affirmé jeudi avoir frappé une importante raffinerie de pétrole dans le sud de la Russie à l’aide de missiles britanniques de longue portée Storm Shadow. Une attaque ciblée. Et un message adressé bien au‑delà du front.

Sur le front, l’armée russe a accéléré ses avancées ces derniers mois. Mardi, les forces ukrainiennes ont annoncé leur retrait de Siversk, une ville de l’est, sous la pression des assauts ennemis. Cette prise ouvre la voie vers les dernières grandes cités du Donbass encore tenues par Kyiv : Kramatorsk et Sloviansk. Une progression stratégique. Et une menace qui se rapproche.

Source: Agence France-Presse

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