Vendredi, une transaction funèbre entre ennemis s’est déroulée dans le sud de Gaza. Israël a remis à l’hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens. En échange, le Hamas avait restitué la veille deux dépouilles d’otages israéliens.
Ce troc macabre, confirmé par l’établissement hospitalier, dépasse la simple logistique humanitaire. Il incarne la brutalité d’un conflit où même les morts deviennent monnaie d’échange.
Et dans ce territoire ravagé, chaque restitution devient un acte politique, un message codé, une tension supplémentaire dans une trêve déjà fissurée.
L’hôpital de Khan Younès a confirmé : Israël a remis les corps de 30 prisonniers palestiniens. Ce transfert s’inscrit dans l’accord d’échange conclu entre les deux parties. Et la tension reste palpable.
Le Hamas a enlevé les otages le 7 octobre 2023. Cette attaque, sans précédent, a déclenché la guerre à Gaza. Depuis, le conflit s’enlise.
Israël a récupéré 15 dépouilles d’otages. En retour, 225 corps de Palestiniens ont été remis. L’échange respecte les termes de la trêve en vigueur depuis le 10 octobre. Et chaque transfert ravive les tensions.
Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d’otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.
– Des corps toujours portés disparus –
Sur les 28 corps d’otages encore présents à Gaza, seuls 17 ont été restitués. Le Hamas, sous pression, invoque la difficulté des recherches dans un territoire ravagé.
Deux ans de guerre ont transformé Gaza en champ de ruines, où les morts se perdent dans les décombres. Chaque dépouille manquante devient un symbole : celui d’un conflit où même les traces des victimes s’effacent dans le chaos. Et pendant que les familles attendent, les négociations s’enlisent dans les gravats.
Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantier.
Lundi soir, le Hamas a remis à Israël les restes d’un otage. Il s’agissait d’Ofir Tzarfati. Une partie de sa dépouille avait déjà été récupérée en deux temps. Et l’attente continue pour les autres.
Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l’accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l’accord.
Dix corps d’otages du 7 octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d’un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.
Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.
Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.
Source: Agence France-Presse






