Les soins palliatifs à l’hôpital de Nkongsamba représentent un pan essentiel de la médecine, dédié à la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques, de traumatismes avec séquelles ou de pathologies irréversibles. Plus qu’un traitement, il s’agit de soins d’accompagnement où l’exigence cède la place à la résistance, offrant dignité et soutien aux patients dans leur parcours.
Vendredi 14 novembre 2025, il est presque midi, nous sommes à l’unité des soins palliatifs et addictologie, une infirmière s’occupe d’une maman âgée de 58 ans. Victime nous fait-on savoir d’un AVC. Elle avait perdu l’usage de ses membres supérieurs. L’infirmière la nourrissait comme un bébé.
Avec amour et application, elle lui donne du yaourt qu’elle met dans une bouche qui s’ouvre à peine. Ici, « il n’y a pas de durée de prise en charge. La durée de prise en charge, c’est jusqu’à la fin de sa vie. Et la fin de sa vie, ni vous, ni moi, personne ne la connaît», explique le Dr Fulbert Mangala Nkwele, Directeur de l’Hôpital
Un volet hospitalier communautaire
Et pour comprendre la gestion de l’hospitalisation, l’on nous fait expliquer qu’il y a trois modalités pratiques. Il y a un volet hospitalier communautaire qui est le plus pratiqué. « C’est-à-dire que comme c’est quelqu’un qui est une charge, nous la prenons deux semaines. La famille la prend deux semaines. Elle revient chez nous deux semaines. Et ainsi de suite. Ou alors, si la famille la suit, nous, on va chez elle accompagner. Ou alors, elle reste carrément chez nous », explique-t-il.
Seulement, « nous évitons qu’elle reste carrément chez nous. Parce que ça n’a pas de compte. Nous préférons l’hospitalière communautaire. Donc, qu’elle reste chez nous un mois, on la ramène à la famille. Deux semaines, un mois. Et on fait le suivi tout de suite. Jusqu’à la fin de sa vie, ça peut durer un jour, deux jours, trois jours, un an, deux ans, dix ans ».
Autant le dire, « le jeune médecin a beaucoup de suite dans les idées. Il travaille aussi bien. Il a donné un visage humain à cet hôpital. Je l’ai vécu moi-même. Mon petit-fils était malade, l’enfant a été sauvé et je suis venu payer après. On l’a pris en charge sans argent. Et maintenant j’ai appris qu’on prend en charge les personnes qui ont des maladies chroniques. Je suis bien curieux de voir comment cela se passe dans ce service. J’ai entendu parler», a déclaré Pierre Ngando.
Une approche innovante
Alors, « c’est une approche innovante, qui console les familles. Cela allège un tout petit peu les peines. C’est un volet assez important. Je souhaite que l’Hôpital régional maintienne cette structure et que l’État du Cameroun accompagne cette structure sanitaire dans ce projet ».
Et « il faut que les facultés de médecine ouvrent des filières pour former un personnel qualifié pour ce pan de la santé. Je pense que cela pourra rallonger un peu l’espérance de vie. Elle va permettre aux professionnels de la santé de mener des recherches. A même d’accompagner les personnes vivant avec des maladies chroniques ou complexes », Dit Eric Mouangué, à Loum
Une idée qui rejoint celle du Dr Mangala Nkwele qui, pour maintenir le cap, a choisi l’Université de Douala. «Nous avons déjà formé à l’Université de Douala à peu près 4 à 5 personnels. Donc, on a le personnel formé. La différence entre les soins palliatifs et les soins d’urgence, c’est que le soin palliatif, c’est le soin d’accompagnement. Il n’y a plus d’exigence. Il y a la résistance et non l’urgence».
















