Sacrifice et distance face à la guerre : depuis des mois, les autorités tentent d’habituer les Français à l’idée de devoir consentir des sacrifices si le conflit s’étend. Mais ce discours reste suspendu, incapable de pénétrer une société qui se vit à l’écart du front ukrainien et qui s’abrite derrière la promesse protectrice de sa dissuasion nucléaire.
Ce décalage devient un symbole : celui d’une nation qui se croit invulnérable, alors que l’histoire rappelle que nul ne l’est. Ainsi, la pédagogie officielle se heurte à une inertie collective, transformant l’avertissement en tension dramatique, où la préparation à la guerre se dissout dans l’illusion de sécurité.
Mardi, au congrès des maires de France, le chef d’état-major des Armées, le général Fabien Mandon, a provoqué un choc. Il a appelé le pays à restaurer sa « force d’âme » pour accepter de souffrir afin de protéger son identité. Et il a ajouté que la nation devait être prête à « perdre ses enfants ». Transition après transition, le discours a marqué les esprits.
Les partis d’opposition ont vivement réagi. La gauche radicale (LFI) a dénoncé des propos « indignes » d’un chef d’état-major. Fabien Roussel, du Parti communiste, a rappelé les « 51 000 monuments aux morts » dans les communes, affirmant : « Oui à la défense nationale, mais non aux discours va-t-en-guerre ». Transition après transition, la polémique enfle.
Louis Aliot, du Rassemblement national, a déclaré : « Il faut être prêt à mourir pour son pays. Mais la guerre doit être juste. Ou bien la survie de la nation doit être en jeu.» Transition après transition, l’extrême droite fixe ses conditions.
– Un récit de fragilité stratégique –
La ministre des Armées, Catherine Vautrin, a regretté que les propos du général Mandon aient été « sortis de leur contexte à des fins politiciennes ». Elle a ajouté qu’il est « pleinement légitime de s’exprimer sur les menaces » pesant sur le pays. Transition après transition, le gouvernement défend son chef militaire.
« Non, l’idée n’est pas d’envoyer nos enfants au front », insiste l’entourage de la ministre déléguée Alice Rufo. « Il faut une prise de conscience de la réalité », ajoute cette source. Transition après transition, le gouvernement cherche à calmer les inquiétudes.
Depuis l’invasion de l’Ukraine, les autorités françaises, comme d’autres gouvernements européens, répètent un même message. Elles veulent alerter sur l’instabilité croissante, nourrie par les ambitions de Moscou et les hésitations de l’allié américain. Transition après transition, le discours s’impose.
La Revue nationale stratégique 2025 fixe le cap. La France doit « se préparer à un engagement majeur de haute intensité » dans le voisinage européen, entre 2027 et 2030. En parallèle, elle anticipe une « hausse massive des attaques hybrides » sur son territoire. Transition après transition, la feuille de route des autorités se durcit.
L’exécutif va instaurer un service militaire volontaire. Il publie ce jeudi un guide « face aux risques ». Objectif : préparer la population à réagir, qu’il s’agisse d’inondations, de cyberattaques ou de guerres. Transition après transition, le gouvernement durcit son discours de vigilance.
– Territoire national –
Même si 64 % des Français redoutent que le conflit s’étende jusqu’au territoire national (sondage Elabe, mars 2025), beaucoup continuent de se sentir à distance de la guerre. Transition après transition, l’écart entre peur et perception demeure.
« La France a été un champ de bataille lors des deux guerres mondiales. Les traces sont encore visibles. Pour les Français, la guerre reste avant tout l’invasion du territoire », explique à l’AFP la chercheuse Bénédicte Chéron, auteure de l’ouvrage à paraître Mobiliser. Faut-il rétablir le service militaire en France ? Transition après transition, la mémoire historique façonne la perception.
Les propos du général Mandon surviennent dans un climat de « forte défiance envers les autorités politiques », souligne Bénédicte Chéron. Les Français, ajoute-t-elle, peinent à accepter l’idée d’un engagement massif, avec son prix — morts, blessés, coût économique — pour autre chose que la défense du territoire contre une invasion. Transition après transition, la fracture reste visible.
« La dissuasion nucléaire ne peut pas nous protéger de toutes les menaces. Elle n’a pas été conçue pour cela, malgré ce que croit la population », explique Héloïse Fayet, chercheuse à l’IFRI. Elle ajoute : « La résilience et les forces armées conventionnelles sont aussi indispensables.» Transition après transition, le constat s’impose.
« La dissuasion nucléaire ne peut pas empêcher les incursions de drones, les sabotages ou la désinformation », souligne Héloïse Fayet. Elle évoque ainsi toute la palette des actions hybrides. Transition après transition, la limite du bouclier nucléaire apparaît.
« Ces actions hybrides n’ont rien à voir avec ce que les Français perçoivent encore comme la “vraie guerre” », estime Bénédicte Chéron. Transition après transition, la distinction reste nette.
« Pour l’instant, les actions hybrides ne franchissent pas des seuils assez élevés. Elles ne suffisent pas à justifier une mobilisation des Français », assure Bénédicte Chéron. Transition après transition, la limite reste claire.
Source: Agence France-Presse
















