Le référendum constitutionnel en Guinée ravive les tensions à Conakry. Vendredi, les autorités ont renforcé le dispositif sécuritaire dans la capitale. L’opposition avait appelé à manifester contre le projet de Constitution. À la mi-journée, aucun rassemblement n’avait été observé. Des journalistes de l’AFP ont constaté la présence policière sur le terrain.
Les Forces vives de Guinée (FVG) regroupent des partis d’opposition et des organisations citoyennes. Elles ont appelé à manifester dès vendredi. Leur objectif : dénoncer la volonté présumée du général Doumbouya de confisquer le pouvoir. La mobilisation vise à contester la légitimité de la consultation en cours. Le climat politique reste tendu en Guinée.
Ce référendum sur une nouvelle Constitution est censé ouvrir la voie à un retour à l’ordre constitutionnel. La campagne a démarré le 31 août.
La junte interdit les manifestations depuis 2022. La junte a procédé à l’arrestation de plusieurs dirigeants de l’opposition. Des tribunaux ont prononcé des condamnations, tandis que certains responsables ont été contraints à l’exil. Le pouvoir militaire impose un contrôle strict depuis sa prise de fonction.
Vendredi marquait le lendemain du Maouloud. Cette fête célèbre la naissance du prophète Mahomet. Elle est fériée dans ce pays à majorité musulmane. À la mi-journée, aucun manifestant n’était encore sorti. Des journalistes de l’AFP ont confirmé cette situation.
L’opposition continue d’appeler à manifester. Mais la mobilisation faiblit. Les citoyens craignent la répression des forces de l’ordre. Les arrestations et les violences dissuadent les protestataires.
– « Tirs » nocturnes –
Une forte pluie s’est abattue sur Conakry. Les autorités ont déployé des véhicules de police et de gendarmerie. Les forces de sécurité ont pris position aux carrefours. Elles étaient visibles sur les grandes artères et près des marchés. Le dispositif s’étendait jusqu’à la banlieue. La ville était sous haute surveillance.
Des journalistes de l’AFP ont observé ce dispositif sur le terrain.
Quelques policiers armés de fusils d’assaut ont pris position dans plusieurs quartiers. Des véhicules blindés munis de canons à eau ont appuyé leur présence. Le dispositif sécuritaire s’est concentré sur les points stratégiques. Carrefours, artères principales et zones commerciales ont été surveillés. La capitale est restée sous haute tension.
Le FNDC dénonce un déploiement massif dans les rues. Les forces de défense et de sécurité portent des armes létales. Le gouvernement les mobilise pour empêcher la manifestation. Leur présence vise à dissuader tout rassemblement. Le dispositif s’inscrit dans une stratégie de contrôle strict.
Le mouvement citoyen a publié un communiqué vendredi à la mi-journée. Il s’insurge contre cette démonstration de force.
– Tensions à Conakry avant le référendum constitutionnel –
Le FNDC dénonce des tirs dans la capitale. Des soldats de toutes les unités, y compris les forces spéciales, ont tiré en l’air. Ces forces sont issues du corps du chef de la junte. Les tirs ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. L’objectif était de dissuader les habitants de manifester. Le climat reste tendu à Conakry.
Le Front dénonce aussi « l’enlèvement » de cinq personnes – « quatre militants prodémocratie » et l’un de ses membres, « kidnappé » mercredi. Les autorités guinéennes n’avaient pas réagi vendredi à ces allégations.
L’opposition rejette le référendum convoqué par le général Doumbouya. La société civile critique également cette initiative. Doumbouya a pris le pouvoir en septembre 2021. Il a renversé Alpha Condé, président élu depuis plus de dix ans. La contestation s’intensifie à l’approche du vote.
Le projet de Constitution a été publié fin juin. Il sera soumis à référendum. Le texte reste flou sur la candidature du général Doumbouya. Il ne précise pas s’il pourra se présenter à la prochaine présidentielle. L’ambiguïté alimente les spéculations politiques.
La junte a rédigé une charte après le coup d’État. Ce texte interdit aux membres du gouvernement de se présenter aux élections. Les responsables de la transition sont également exclus. La nouvelle Constitution pourrait lever cette interdiction. Le verrou juridique risque de sauter.
Source : Agence France-Presse