Dans la nuit du 22 au 23 avril 2025, des inconnus ont cambriolé le siège du Redhac sis au quartier Bali à Douala. Les faits surviennent alors que les locaux de cet Ong sont sous scellés depuis le 6 décembre 2024.
C’est un nouveau coup dur pour le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale. Le bâtiment est censé être inaccessible, conformément à une décision des autorités. Pourtant, les cambrioleurs ont pu y pénétrer. Sur les lieux, plusieurs dégâts ont été constatés par nos confrères d’Equinoxe Tv. Une caméra de surveillance a été détruite. Des compresseurs de climatiseurs ont été démontés. Des ventilateurs ont été abandonnés sur la véranda.
Me Alice Nkom, présidente du conseil d’administration du Redhac, dénonce un acte grave. Elle rappelle que l’organisation respecte les scellés apposés malgré le délai de suspension expiré. L’avocate souligne également l’ironie de la situation : « C’est un mercredi noir au Redhac. D’autres personnes ont montré à leur manière qu’il n’y avait aucune sécurité pour le Redhac dans ce pays. A leur manière également, ils ont accédé à l’intérieur des locaux du Redhac alors que nous n’y accédons pas depuis plusieurs mois par respect pour les scellés qui ont été apposés par l’autorité qui doit nous protéger. Voilà le pays dans lequel nous vivons. On se retrouve dans une situation où on sanctionne le bon citoyen. Et celui qui le fait, c’est celui-là même à qui la constitution donne le pouvoir et le devoir de protéger».
Selon elle, cet acte de vandalisme illustre un manque criard de sécurité. Me Alice Nkom regrette l’impossibilité d’organiser un constat officiel car les locaux restant barricadés.
Cambriolage à répétition
Pour mémoire, le ministère de l’Administration territoriale (Minat) avait suspendu le Redhac en décembre 2024. La décision visait, selon les autorités, des financements jugés illicites et le non-respect de certaines lois. Ce délai de suspension a expiré depuis, mais les scellés demeurent.
Ce n’est pas la première fois que le Redhac est la cible de tels actes. En novembre 2015, un cambriolage similaire avait eu lieu. Les malfaiteurs avaient alors forcé l’entrée par le toit et fouillé tous les bureaux. Emportant avec eux d’importants dossiers et matériels informatiques.