Le ministre de l’Administration territoriale du Cameroun, Paul Atanga Nji, tape du poing sur la table et interdit formellement le recours aux « gros bras » dans une circulaire adressée aux gouverneurs le 21 avril 2025. Entre autres dans les procédures de recouvrement, d’expulsion ou de déguerpissement.
Paul Atanga Nji fait encore parler de lui. En effet, dans un document signé ce 21 avril 2025, le ministre déplore une pratique devenue courante dans plusieurs régions. « Il me revient de manière récurrente que des groupes d’individus qualifiés de « gros bras » sont très souvent utilisés (…) en lieu et place des forces de maintien de l’ordre légalement habilitées », écrit-il.
Milices privées
Ces groupes, parfois assimilés à des milices privées, interviennent sur des sites de litiges fonciers. Le ministre alerte sur ces « gros bras » : « Ces derniers s’illustrent la plupart du temps par des agissements portant gravement atteinte à l’ordre public, caractérisés par des voies de fait, elles-mêmes consécutives aux violences et brutalités de toutes sortes. » écrit le ministre aux gouverneurs et promet de veiller personnellement à l’application stricte de cette directive.
Paul Atanga Nji apporte le soutien de l’État aux sinistrés de la Menoua
Paul Atanga Nji rappelle la loi. L’article 15, alinéa 3 de la loi n°97/021 du 10 septembre 1997 interdit « la constitution et l’entretien des milices privées sur toute l’étendue du territoire national. » Le ministre insiste aussi sur le rôle exclusif des forces de l’ordre très souvent remplacées par ces « gros bras ». « L’usage de la contrainte publique (…) se fait conformément aux dispositions pertinentes de la loi n°2023/011. » Désormais, seules les forces habilitées, sollicitées par les huissiers de justice, peuvent intervenir. Et ce, avec l’accord préalable des autorités administratives.
Mesure bien accueillie
Le Minat ordonne une application stricte : « Je vous demande de mettre définitivement un terme à ce phénomène de gros bras dans vos unités de commandement respectives. » Il conclut : « Je tiens la main ferme à la mise en œuvre diligente des présentes directives. Cette mesure du ministre, bien accueillie par les Camerounais, vise à restaurer l’ordre, à protéger les citoyens et à mettre fin aux abus des « gros bras ».