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Trump lance une attaque désinhibée contre l’ONU et l’Europe

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« Quel est le but des Nations unies ? » Donald Trump a lancé mardi une attaque décomplexée contre l’organisation, dénonçant son inefficacité et accusant l’Europe de courir à sa perte si elle ne s’alignait pas sur sa vision anti-immigration et climatosceptique.

En 2018, le discours plein de vantardise du président américain avait suscité des rires parmi les délégués réunis pour l’Assemblée générale de l’ONU à New York.

Cette fois-ci, c’est dans un silence presque complet que le milliardaire de 79 ans a assuré qu’il méritait un prix Nobel pour avoir mis fin à « sept guerres », en faisant une liste hétéroclite de conflits pour certains déjà anciens.

Ce « n’est possible que si vous arrêtez (le) conflit » entre Israël et les Palestiniens, a réagi par la suite le président français Emmanuel Macron.

La plupart des dirigeants occidentaux n’ont plus le cœur à rire depuis le retour au pouvoir du républicain, dont les assauts protectionnistes et nationalistes secouent le monde entier.

Un diplomate européen a estimé auprès de l’AFP qu’après ce discours, « les Européens devraient s’inquiéter de futures ingérences américaines dans (leurs) affaires intérieures ».

– Panne d’escalier et de téléprompteur –

« Quel est le but des Nations unies ? » a demandé Donald Trump, en reprochant à l’ONU de ne pas l’avoir aidé dans ses entreprises de médiation.

« Les deux choses que j’ai eues des Nations unies, c’est un escalier mécanique défaillant et un téléprompteur défaillant », a-t-il ironisé, en référence à des problèmes techniques lors de son arrivée.

Donald Trump, qui a lancé une grande opération d’expulsions d’immigrés en situation irrégulière, a reproché à l’ONU de « financer une attaque contre les pays occidentaux et leurs frontières » avec ses programmes d’aide aux migrants.

« Il est temps de mettre fin à l’expérimentation ratée des frontières ouvertes. (…). Vos pays vont en enfer ! » a-t-il déclaré.

Le président américain, lors d’une rencontre avec la patronne de la Commission européenne Ursula von der Leyen, a jugé de manière énigmatique que l’ONU « pourrait être formidable si certaines personnes la dirigeaient. »

Il a aussi attaqué les pays européens pour leurs politiques de soutien aux énergies renouvelables, affirmant que le changement climatique était la « plus grande arnaque » jamais vue.

– « Arnaque verte » –

« Si vous n’abandonnez pas cette arnaque verte, votre pays est condamné à l’échec. Et je suis vraiment bon en prévisions », a déclaré ce fervent promoteur des énergies fossiles.

Donald Trump multiplie les provocations. Il fustige les « pathétiques » éoliennes et raille Joe Biden, qu’il qualifie « d’endormi ». En revanche, il survole les conflits qui ensanglantent la planète. Aucun mot sur les guerres en cours, ni sur les efforts de paix. Ce silence contraste avec la gravité du moment.

Donald Trump dénonce la reconnaissance de l’État de Palestine. Selon lui, cette décision constitue une « récompense » pour les « atrocités » commises par le Hamas. Il réagit après l’annonce de la France, qui rejoint plus de 150 pays engagés dans ce mouvement historique. À ses yeux, céder à cette reconnaissance revient à légitimer la violence. Cette déclaration, faite à la tribune de l’ONU, creuse davantage le fossé diplomatique entre Washington et ses alliés.

– Deux visions du monde s’affrontent à l’ONU –

À la tribune de l’ONU, Donald Trump hausse le ton. Il accuse l’Inde et la Chine d’être « les premiers soutiens financiers » de la machine de guerre russe en Ukraine. Selon lui, leurs achats massifs d’énergie russe alimentent le conflit. Il appelle ces deux puissances, ainsi que les Européens, à cesser toute importation. Cette déclaration ajoute une nouvelle fracture dans les relations internationales.

Mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU se penche sur le conflit en Ukraine. La réunion intervient alors que les efforts diplomatiques patinent. L’invasion russe se poursuit, sans signe d’apaisement. Les appels à la désescalade restent sans réponse. Le blocage diplomatique alimente l’inquiétude des alliés occidentaux.

Avant l’intervention de Donald Trump, Antonio Guterres prend la parole. Le secrétaire général de l’ONU défend une vision opposée de l’ordre mondial. Le droit international doit redevenir une priorité, selon Antonio Guterres.

Pour le secrétaire général de l’ONU, le multilatéralisme reste au cœur de l’équilibre mondial. Il défend une diplomatie fondée sur la justice et les droits humains. Ce plaidoyer contraste avec les discours plus nationalistes entendus à la tribune. Ce discours tranche avec les positions du président américain, qui évite ces notions.

Donald Trump n’a utilisé aucun de ces mots, pas plus qu’il n’a évoqué la notion de démocratie.

– Trump et Lula –

À New York, Donald Trump échange brièvement avec Javier Milei. Il salue son allié argentin, qu’il qualifie de « leader puissant ». Le président américain promet de l’aider, tout en estimant que l’Argentine n’a pas besoin d’un « plan de sauvetage ». Ce soutien intervient alors que le pays traverse de fortes turbulences financières. L’entretien, tenu en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, confirme leur proximité idéologique.

Mardi, Donald Trump multiplie les rencontres diplomatiques. Il doit s’entretenir avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. En parallèle, il organise une réunion avec les dirigeants de plusieurs pays musulmans : Qatar, Arabie saoudite, Indonésie, Turquie, Pakistan, Égypte, Émirats arabes unis et Jordanie. Ces échanges se tiennent en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Le président américain cherche à renforcer ses alliances et à peser sur les dossiers internationaux.

Mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit sur la guerre dans la bande de Gaza. Israël ne participera pas. L’ambassadeur israélien déplore la tenue de cette réunion en plein Nouvel An juif. Malgré sa demande de report, la date reste inchangée. Cette absence souligne les tensions diplomatiques autour du conflit.

À la tribune de l’ONU, le président américain prend la parole. Il évoque un échange très bref avec son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Selon lui, Lula persécute l’ancien dirigeant d’extrême droite Jair Bolsonaro. Cette accusation, lancée en marge de l’Assemblée générale, ajoute une tension diplomatique. Elle souligne les fractures idéologiques entre les deux chefs d’État.

Les deux hommes ont convenu de se rencontrer la semaine prochaine.

Source : Agence France-Presse

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