Sous la chaleur des projecteurs et devant un stade suspendu à chaque action, la qualification du Maroc à la CAN 2025 a pris la forme d’une démonstration de force. Loin de vaciller, les Lions ont transformé la pression en énergie brute. En surclassant la Zambie (3‑0), ils ont rappelé pourquoi ils avancent avec le statut de favoris de cette édition.
Mais au‑delà du score, c’est une démonstration de maîtrise qui s’est jouée à Rabat. Une équipe qui avance comme un bloc, sûre de sa force, consciente de ce que représente cette compétition sur son sol. Chaque but, chaque accélération, chaque duel gagné semblait répondre à une attente collective, presque rituelle.
En prenant la tête de leur groupe, les Marocains ne font pas que décrocher leur billet pour les huitièmes. Ils affichent une ambition claire. Et ils veulent inscrire cette CAN dans un élan national, sportif et collectif, où la victoire devient un objectif commun.
Après une victoire inaugurale contre les Comores (2‑0) puis un nul frustrant face au Mali (1‑1), les demi‑finalistes du dernier Mondial arrivaient sous forte pression pour cette dernière journée du groupe A. Tout se jouait là. Et ils n’avaient plus le droit à l’erreur.
La qualification n’était pas en danger, mais la victoire restait indispensable pour Walid Regragui. Le sélectionneur, régulièrement visé par les critiques des supporters marocains, devait frapper fort. Et en pays hôte, il n’avait aucune marge.
– Hakimi entrant et en jambes –
Pour apaiser les tensions, Regragui a fini par lancer Achraf Hakimi, son capitaine, blessé depuis le 4 novembre et ménagé lors des deux premiers matches. Le latéral du Paris‑SG est entré à la 64e minute. Et il s’est immédiatement montré affûté, avec un extérieur du pied que le gardien zambien Willard Mwanza a détourné in extremis (81e).
Les Lions de l’Atlas avaient, de toute façon, déjà verrouillé le sort du match. La tête plongeante d’Ayoub El‑Kaabi, dès la 9e minute, avait lancé la démonstration. Puis, à la 27e, Brahim Diaz a inscrit un second but qui a scellé l’emprise marocaine sur la rencontre.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En marquant lors de chacun des trois matches de poule, Diaz rejoint une figure tutélaire du football marocain : Ahmed Faras, Ballon d’or africain 1975, disparu en juillet dernier. Ce parallèle donne à son geste une dimension supplémentaire, presque mémorielle. Comme si, à travers ce but, le joueur du Real Madrid renouait avec une lignée, un héritage, une continuité symbolique qui dépasse le simple cadre sportif.
– Une démonstration maîtrisée –
Dans l’antre du stade Prince Moulay Abdallah, chants, lumières et ola géante ont accompagné la prestation virevoltante des Lions. En face, des Chipolopolos zambiens — les “boulets de cuivre” — affichaient des jambes lourdes et un souffle court.
Le clou du spectacle est venu d’El‑Kaabi. À la 51e minute, son ciseau retourné a mis le Maroc définitivement à l’abri. Ce but permet aussi à l’attaquant de l’Olympiakos de rejoindre en tête du classement des buteurs son coéquipier Brahim Diaz et l’Algérien Riyad Mahrez, tous trois à trois réalisations.
Walid Regragui s’est dit « satisfait » après ce « match complet », au micro de BeIN Sports. Il a rappelé que l’objectif était de monter en puissance. Et il insiste : finir premier comptait avant tout. Pour lui, « une nouvelle compétition commence ».
Avec sept points, le Maroc boucle le groupe A largement en tête. Le Mali, tenu en échec 0‑0 par les Comores lundi à Casablanca, reste loin derrière avec trois unités. Ce troisième nul de suite — après ceux contre la Zambie et le Maroc — suffit néanmoins aux Aigles pour accrocher les huitièmes de finale.
Pour cette phase à élimination directe, le Maroc jouera dimanche contre le meilleur troisième des groupes C, D ou E. De son côté, le Mali affrontera samedi le deuxième du groupe C, où figurent notamment la Tunisie et le Nigeria.
Source: Agence France-Presse
















