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Procès contesté de Noureddin Bongo : entre exil, accusations de torture et bras de fer judiciaire

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Depuis son exil à Londres, Noureddin Bongo reste en marge du procès contesté qui s’ouvre lundi à Libreville. Ni lui, ni sa mère Sylvia Bongo ne seront présents dans le box des accusés.

La justice attend Sylvia et Noureddin Bongo pour répondre aux accusations de détournement de fonds publics. Mais Noureddin a tranché : il ne participera pas à ce qu’il qualifie de « mascarade judiciaire ».

Un refus qui sonne comme un acte de défi. En se tenant à l’écart, le fils de l’ancien président Ali Bongo rejette non seulement les charges, mais aussi la légitimité d’un procès qu’il juge biaisé.

Dans un pays en pleine recomposition politique, son absence résonne comme un symbole : celui d’un héritier déchu qui refuse de se soumettre à la justice de ses successeurs.

Noureddin Bongo dénonce un procès biaisé. À 33 ans, Noureddin Bongo déclare que la justice gabonaise ne garantit pas un procès équitable. Et ce, malgré les promesses du président Brice Oligui Nguema.

Brice Oligui Nguema a pris le pouvoir par un coup d’État le 30 août 2023. Ancien général, il a ensuite été élu président le 12 avril. Il incarne la rupture. Il impose sa légitimité. Le fils d’Ali Bongo refuse de se plier à une justice qu’il juge illégitime.

– Un procès sans les principaux accusés –

Noureddin Bongo refuse de comparaître. Il dénonce un procès joué d’avance. « Le sort est déjà décidé », tranche-t-il. Pour lui, y assister serait cautionner l’injustice. Il reste à Londres. Il se tient à l’écart.

L’avocate de Noureddin Bongo, Gisèle Eyue-Bekale, boycotte l’audience. Elle refuse de cautionner ce qu’elle qualifie de « manipulation » et de « mascarade judiciaire ». Comme son client, elle reste à l’écart. Le procès s’ouvrira sans eux.

Me Eyue-Bekale a déposé un pourvoi en cassation. Noureddin Bongo exige son examen avant tout procès. Il conteste la décision de renvoi devant le tribunal. Pour lui, juger avant ce recours serait illégal. Le bras de fer judiciaire se durcit.

Le coup d’État du général Oligui Nguema a mis fin à 55 ans de règne de la famille Bongo, dont il fut longtemps un proche et un cadre du régime.

Ali Bongo n’est pas inquiété par la justice. Renversé en août 2023, il reste hors d’atteinte. Pourtant, il avait succédé à son père Omar en 2009, après 41 ans de règne. Aujourd’hui, seul son entourage est visé. Lui demeure intouchable.

Ali Bongo a quitté le Gabon en mai. Il est parti avec Sylvia et Noureddin, libérés provisoirement pour raisons médicales. Ils avaient passé plus de 20 mois en détention. Ils affirment avoir été torturés. Le départ s’est fait dans le silence, mais pèse lourd.

Noureddin Bongo refuse de revenir. Il redoute des représailles. « Si nous rentrons, ce sera pire que ce que nous avons déjà vécu », affirme-t-il. Il reste en exil. Par peur. Par défi.

– « justice sera rendue »

Noureddin Bongo accuse des proches du président Oligui Nguema. Il les désigne comme ses tortionnaires. Noureddin Bongo affirme que des agents ont torturé sa mère, Sylvia. « Brisée », dit-il. Elle aurait assisté aux sévices infligés à son fils. « Je pense qu’elle ne s’en remettra jamais », ajoute-t-il.

Noureddin Bongo ne rejette pas l’idée de répondre aux accusations. Mais il pose une condition : une justice indépendante. Pas celle, dit-il, « aux ordres de l’exécutif gabonais ».

Il martèle son refus de se soumettre à un procès qu’il juge instrumentalisé. Pour lui, rendre compte ne signifie pas se livrer à une mise en scène.

La famille Bongo publie des vidéos sur les réseaux sociaux. En juillet, puis en novembre. Elles montreraient des magistrats évoquant des « pressions » et des « instructions » venues du pouvoir. Mais leur authenticité reste non vérifiée. Le doute plane. L’accusation persiste.

La présidence gabonaise dénonce une manœuvre. Théophane Nzame-Nze Biyoghe parle de « tentative de déstabilisation ». Peu importe le nombre de vidéos, dit-il, le procès aura lieu. « La justice sera rendue », martèle-t-il. Le pouvoir reste ferme.

Sylvia et Noureddin Bongo ont porté plainte en France. Motif : tortures. Ils sont citoyens français, comme Ali Bongo. L’enquête avance vite, selon Noureddin. Noureddin Bongo affirme que la justice finira par triompher, même si cela prend du temps.

Source: Agence France-Presse

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