La présidentielle d’octobre 2025 s’annonce avec des surprises. La démission de l’ancien porte-parole du gouvernement ne saurait être anodine. Selon certaines indiscrétions, les conseillers de Tchiroma seraient déjà en contact avec l’équipe de Maurice Kamto
Contrairement à une certaine opinion, la démission sensationnelle d’Issa Tchiroma Bakary du gouvernement le 24 juin 2025. Ne s’est pas faite sur un simple coup de tête. Loin s’en faut ! Dans l’entourage de l’ex membre du gouvernement. Et même dans certains milieux politiques, ce départ a été murement pensé et mis en musique depuis des lustres.
Aujourd’hui, le masque est tombé. Et pan ! L’un des piliers du régime, infatigable défenseur de Paul Biya vient de lancer sa candidature à la présidentielle de 2025. « Une manœuvre politique calculé. Qui entre maintenant dans sa phase d’implémentation », affirme un confrère.
Démission et candidature d’Issa Tchiroma : Les réactions s’enchainent
Dénoncer les dérives
Issa Tchiroma Bakary, ancien porte-parole du gouvernement et ministre du Travail, vient d’adresser une lettre à tous les camerounais. « Le style est presque testamentaire. On y sent la voix d’un homme qui a été au cœur du système. Qui en connaît les rouages et qui, à l’heure du crépuscule politique, choisit d’en dénoncer les dérives ».
« Avec la force d’un témoin, voire d’un repenti. Car derrière cette solennité, se cache une confession. Issa Tchiroma admet l’échec d’un modèle qu’il a lui-même défendu. C’est ce paradoxe qui donne à sa lettre toute sa portée dramatique », analyse Pharel Ateba, journaliste.
Rupture assumée avec le régime
La démission de l’ancien porte-parole du gouvernement ne saurait être anodine. Selon certaines indiscrétions, les conseillers de Tchiroma seraient déjà en contact avec l’équipe de Maurice Kamto. « Une alliance stratégique serait en gestation. Marquant une recomposition politique majeure. A la veille de l’élection présidentielle de 2025 », nous informent des sources crédibles.
Selon certains politologues, cette démission du président du Fsnc du gouvernement cacherait une rupture assumée avec le régime. « La lettre de démission, au ton sobre mais sans ambiguïté, confirme une prise de distance franche d’Issa Tchiroma. Celui qui a longtemps défendu les dérives du système semble désormais refuser d’être complice du naufrage annoncé. Un signal fort à toute la classe politique nordiste », s’expliquent-ils.
Selon Boris Bertolt, des discussions auraient déjà eu lieu entre les deux camps. « Ce n’est pas anodin. Cela pourrait marquer le début d’une réconciliation nationale pragmatique. Un ralliement d’anciens piliers du système à l’opposition républicaine. Un repositionnement stratégique du Nord aux côtés d’un projet d’alternance crédible. Porté par un homme perçu comme compétent. Intègre et rassembleur », décryptent certains politologues.
Ancrage national
Qui pensent que cette supposée alliance pourrait tout changer. « Pour Maurice Kamto, cela confirme son ancrage national, au-delà des clivages régionaux ou ethniques. Cela envoie un signal fort aux indécis. Le changement est en marche, même dans les anciens bastions du régime ».
Pour Issa Tchiroma, « il choisit la dignité historique plutôt que l’humiliation finale. Et anticipe la fin d’un cycle, et prépare peut-être une transition républicaine. Qu’il souhaite accompagner, à défaut de la subir », explicitent ils.
Au-delà des élucubrations et des conjectures, le départ d’Issa Tchiroma est le reflet d’un régime. Qui se vide de sa substance. Face à une société qui cherche de nouveaux repères.
