48 heures avant le scrutin présidentiel du 12 octobre, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, avertit un candidat de l’opposition qui contesterait les résultats.
Alors que la campagne touche à sa fin et que la tension monte dans le pays, d’après Cameroun Web, qui cite Vision4, Paul Atanga Nji aurait averti un candidat de l’opposition.
« Il y a un candidat qui a dit qu’il va terminer la campagne dans sa région d’origine parce qu’il compte se cacher dans sa maison et déclarer qu’il a gagné les élections », a déclaré Paul Atanga Nji. « Je tiens à lui rappeler que l’administration ira le chercher chez lui s’il tente », a-t-il ajouté, dans des propos relayés par Vision4.
Le ministre a ensuite durci le ton : « La récréation se termine avec la campagne. À partir du 12 octobre au soir, plus de tolérance pour la récréation. » Ces avertissements surviennent dans un contexte de tensions croissantes entre le pouvoir et certains candidats de l’opposition, à quelques heures du scrutin.
Cette sortie rappelle l’épisode de 2018. Cette année-là, Issa Tchiroma, alors ministre de la Communication, avait mené campagne pour Paul Biya en utilisant la formule devenue célèbre : « Biya ou le chaos ». Elle symbolisait déjà la stratégie d’intimidation du régime face à l’opposition.
Présidentielle au Cameroun: Paul Biya, 92 ans, archifavori pour un 8e mandat
Dissuader toute contestation
Sept ans plus tard, Paul Atanga Nji semble reprendre cette logique. Ses déclarations visent à dissuader toute contestation des résultats avant même leur proclamation, par la menace de répression administrative ou judiciaire.
À la veille du scrutin, les mots du ministre placent les candidats sous pression et renforcent un climat politique déjà tendu. Ces propos ravivent le souvenir d’anciennes méthodes et interrogent sur la sérénité du processus électoral camerounais.