A quelques semaines de la présidentielle de 2025, Brenda Biya, électrice s’est déjà prononcée. Elle a déclaré dans une vidéo, ne pas voter pour Paul Biya, son père
La déclaration fait le tour du monde. A Yaoundé et au Cameroun, c’est une sortie que personne n’attendait. Avec l’appel aux autres citoyens à ne pas voter pour son père lors de cette élection. Elle va d’ailleurs affirmer « qu’il a fait beaucoup de mal au peuple».
Alors, sur le réseau social TikTok, Brenda Biya, parlant visiblement depuis une chambre d’hôtel. Fait une litanie des mauvais traitements dont elle dit souffrir. Elle va évoquer entre autres, un abandon de la part de ses proches. Des maltraitances qui proviendraient de sa propre famille.
Ne votez pas Paul Biya
Ainsi, après les dénonciations sur sa situation personnelle, va poursuivre avec une déclaration forte. «Ne votez pas Paul Biya. Il a fait souffrir beaucoup de gens, y compris sa propre famille. J’espère qu’on aura un autre président», la phrase est lâchée. Bref, cette sortie de la fille du président Paul Biya intervient dans un contexte particulier.
Au-delà des mots, on peut parler du courage d’une jeune femme de 27 ans qui interpelle toute la nation. « Ce n’est pas un cri anodin. Cela cache le mauvais climat à Etoudi. Cela pourrait cacher un message en rapport à l’état physique du président Biya. Et donc il faut suivre attentivement cette fille. Elle nous oriente sur ce qui devrait être fait », petite note de Marcelle Diwouta observatrice de la scène politique.
Et elle n’est pas la seule. Pour Gisèle Epanlo, « Brenda Biya dit tout haut ce que nous pensons tout bas. Elle, on ne peut l’arrêter, contrairement à une camerounaise Lamda. Il y en a qui sont recherchées aujourd’hui, Brenda vient donc nous donner le courage et a indiqué à la jeunesse, la voix à suivre. Elle fait plus que son frère ainé qui est muet. Certainement qu’on le verra dans la campagne », dit cette jeune électrice.
Monarchie républicaine
Et dans les rangs du Rdpc, la tendance est toute autre. Patrick Rifoe, l’un des communicants du parti présidentiel, dénonce plutôt « l’abjection qui consiste à exploiter à des fins politiciennes la détresse d’une jeune femme. Fut-elle fille du président de la République », repris par nos confrère de Rfi.
Enfin, la lecture d’un journaliste. « Dans une maison qui prend l’eau, les fissures apparaissent d’abord au plafond. Brenda Biya n’est peut-être que l’écho d’un système fatigué. D’une monarchie républicaine en fin de règne. Car quand même les enfants du roi commencent à brûler les drapeaux dans la cour. C’est que la fin n’est plus si loin », va réagir Hilaire Ngoualeu Ham Ekoue. Pour lui encore, «Le pouvoir est nu quand ceux qu’il protège le dénudent en plein jour », la citation est claire.