En quatre jours à Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua, la Conac a fait parler les dossiers et les chiffres. Enquête, dénonciations, arrestations et argent récupéré.
La Commission nationale anti-corruption (Conac) a débarqué à Ngaoundéré du 9 au 13 juin dernier. Dans ses valises, une équipe affûtée, un carnet de missions bien rempli, et une seule consigne, celle de ne rien laisser passer. Le quartier général a été installé au siège du Conseil régional de l’Adamaoua. Et sur place, les équipes n’ont pas chômé.
L’on dénombre une centaine de dénonciations en seulement quatre jours. Des cas venus de tous les secteurs tels que les domaines, la justice, l’enseignement, les finances, les banques, les routes, l’eau, l’énergie, etc. Sur ce terrain vaste de Ngaoundéré, la Conac a sorti la loupe et parfois les menottes. En effet, Cinq personnes ont été prises en flagrant délit de corruption. Et elles ont été livrées à la justice, sans détour.
L’opération ne s’est pas arrêtée là. En creusant certains dossiers, l’équipe a découvert des pratiques bien rodées. Dans la ville de Ngaoundéré par exemple, des marqueteurs créaient sciemment des pénuries de pétrole lampant pour en vendre plus cher à des grossistes. Montant récupéré : près de 6 millions de Fcfa. Autre cas signalé, celui du poste de pesage de Manwi où des transporteurs en surcharge ont été rattrapés. Dans cette localité, la Conac a fait rentrer 1,27 million de Fcfa dans les caisses de l’État.
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7,27 millions reversés au Trésor public
Au total, 7,27 millions ont été reversés au Trésor public en seulement quelques jours. Un joli pactole et une preuve que la corruption coûte cher. Mais peut aussi rapporter, une fois démantelée. Sous la houlette d’Irène Morikang Tche et du révérend Dr Dieudonné Massi Gams, l’opération a montré que la Conac peut allier présence sur le terrain et efficacité. En 2023, elle avait enregistré plus de 7 500 dénonciations. En 2025, elle est bien décidée à faire mieux.
Pour le président de la Conac, cette mission est un succès. Il salue la réactivité des citoyens et les invite à continuer à dénoncer. Car selon lui, « la lutte contre la corruption n’est pas une affaire de bureaux, mais de terrain ».