Lundi, le Bureau de l’Assemblée nationale a rejeté la demande de mise en accusation de Macky Sall. Motif : irrégularité procédurale. Le député Guy Marius Sagna portait l’initiative. Le Bureau a choisi de ne pas examiner le fond, préférant s’en tenir à la procédure. Résultat : la haute trahison reste un mot suspendu. Et le silence institutionnel, un choix politique.
Le Bureau n’a pas jugé le fond. Il a simplement fermé la porte, pour l’instant. Ce refus, loin d’éteindre la controverse, alimente une polarisation croissante entre légalisme procédural et exigence de justice symbolique. La Haute Cour de Justice reste en veille. Le pays, lui, retient son souffle.
En avril, Guy Marius Sagna a déposé une proposition de mise en accusation. Cible : Macky Sall, président de 2012 à 2024. Motif : gestion opaque des finances publiques. La dette hors budget est au cœur des accusations. Mais le Bureau a bloqué la procédure pour vice de forme. Le fond, lui, reste explosif.
– Haute trahison en attente –
Le Bureau invite les députés à respecter le règlement intérieur. Condition posée : toute relance doit être conforme aux procédures. Le message est clair : pas de débat sans alignement formel. Mais derrière la forme, le fond reste brûlant. Et la pression politique ne faiblit pas.
La Constitution fixe la règle : trois cinquièmes des députés doivent voter pour la mise en accusation. Elle peut viser un président ou un ancien président. En cas d’adoption, la Haute Cour de Justice est saisie. Motif possible : haute trahison. Mais sans majorité qualifiée, le dossier reste bloqué. Et l’impunité institutionnelle perdure.
M. Sagna reproche à Macky Sall d’avoir dissimulé les chiffres réels sur la situation économique du pays entre 2019 et 2023.
« Je prends acte de la décision », a réagi M. Sagna lundi soir, promettant que « ces propositions seront améliorées et réintroduites ».
Élu en mars 2024, Bassirou Diomaye Faye a promis la reddition des comptes. Son Premier ministre, Ousmane Sonko, soutient cette ligne. Cible prioritaire : Macky Sall et les anciens dirigeants. Motif : gestion jugée coupable des affaires publiques.
Le ton est donné : justice, transparence, rupture. Mais l’équilibre entre poursuite et stabilité reste fragile.
Plusieurs dirigeants de l’ancien pouvoir sont poursuivis par la justice sénégalaise, dont le frère de M. Sall, inculpé il y a deux semaines pour notamment « blanchiment de capitaux » et « corruption ».
La commission d’instruction de la Haute Cour de Justice a inculpé cinq anciens ministres de Macky Sall.
Source: Agence France-Presse
















