Vendredi, depuis Washington, Donald Trump a dénoncé une tragédie ignorée : la menace existentielle des chrétiens du Nigeria. Dans un message publié sur Truth Social, il accuse les islamistes radicaux d’être responsables d’un massacre de masse. Il évoque des milliers de victimes et annonce le retour du Nigeria sur la liste des pays « particulièrement préoccupants » en matière de liberté religieuse. Cette déclaration, à forte portée symbolique, relance le débat sur les violences confessionnelles en Afrique et sur le rôle des États-Unis face à la menace existentielle des chrétiens du Nigeria.
Le Nigeria, géant africain, vacille entre foi et feu. Au nord, les jihadistes de Boko Haram sèment la terreur. Au centre, des bandes armées pillent, enlèvent, tuent. Et au sud, les églises s’inquiètent, les fidèles prient.
Dans ce chaos, la parole présidentielle prend une dimension symbolique : elle transforme une crise locale en enjeu global. Et elle interroge — sur la liberté religieuse, sur la responsabilité internationale, sur le silence des nations.
« Les islamistes radicaux sont responsables de ce massacre de masse », a déclaré Donald Trump sur Truth Social. Il annonce aussi le retour du Nigeria sur la liste des pays « particulièrement préoccupants » en matière de liberté religieuse. Une décision qui vise à alerter et à sanctionner.
Joe Biden a retiré le Nigeria de la liste en 2021. Le pays y figurait depuis 2020, sous le premier mandat de Donald Trump. Une décision qui avait suscité la controverse. Et que Trump entend désormais corriger.
« Lorsque des chrétiens, ou tout autre groupe, sont massacrés comme au Nigeria — 3 100 victimes sur 4 476 dans le monde — il faut agir ! » a écrit Donald Trump. Il n’a pas précisé la source de ces chiffres. Et son message vise à provoquer une réaction.
« Les États-Unis ne peuvent rester les bras croisés », a affirmé Donald Trump. Il dénonce les atrocités commises au Nigeria et ailleurs. Et il appelle à une action immédiate.
– Liberté religieuse en péril –
Des élus américains et des groupes évangéliques dénoncent un « génocide » chrétien au Nigeria. Mais les experts contestent ce récit. Selon eux, il masque la complexité du conflit sur le terrain.
Depuis 2009, le Nigeria combat les jihadistes dans le nord-est. Le soulèvement de Boko Haram a déclenché une guerre longue et meurtrière. L’armée peine à contenir l’insurrection.
Les forces nigérianes affrontent aussi les « bandits ». Ces gangs, parfois composés de centaines d’hommes, pillent les villages. Ils volent du bétail. Ils enlèvent des civils. Le nord-ouest et le centre du pays sont leurs terrains de chasse.
Dans un rapport en 2024, la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale, un organisme indépendant mandaté par le Congrès, avait pointé « les restrictions systématiques et continues à la liberté de religion ou de croyance au Nigeria », et demandé le placement de ce pays dans la catégorie des pays jugés « préoccupants ».
Le Nigeria est divisé de manière presque égale entre un nord à majorité musulmane et un sud majoritairement chrétien.
Source: Agence France-Presse
















