Beaucoup de déplacés de Mawen dans la région du Nord-Ouest en proie au conflit armé ont choisi de vivre plutôt en brousse.
D’entrée de jeu, les images sont tout simplement bouleversantes. Certains ressortissants du Nord-Ouest, ayant fui la guerre, ont choisi de se camper en brousse. Nous les avons repérés dans les champs escarpés de Mawen.
Selon les explications, ils sont une centaine à vivre dans cette localité située à près de 9 km de Foumbot. Et en suivant notre guide, nous parcourons les pistes tracées par les pieds. Rien ou presque à première vue, nous signale la présence humaine dans ces lieux.
Des habitats en paille et en terre battue
Et au fur et à mesure que l’on avance, ce sont les petits nuages de fumée qui indiquent l’activité humaine. Au sujet des habitations, à près 20 minutes de marche, on tombe sur des habitats de fortune. D’aucuns sont en paille et d’autres en terre battue, construits à la hâte pour se « protéger »..
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Ainsi, Mama Fori, la soixantaine révolue est partie de Biamé par Banso au Nord-Ouest, fuyant les atrocités. Après une longue marche, elle a trouvé son espace loin dans la brousse de Mawen. Elle y est installée avec quelques membres de sa famille.
Et tout à côté d’elle, certaines personnes du même village. Tous sont considérés comme les premiers habitants de cette brousse de Mawen. En ce qui concerne leurs activités, les uns sont agriculteurs. Alors que d’autres comme les Mbororo font leur activité naturelle. Ils font de l’élevage des bovins.
Bref, on a dans un univers de cohabitation forcée avec les bœufs. Les points d’eau situés en contrebas des campements, sont partagés entre les bêtes et les hommes. D’abord d’une qualité douteuse. En fait, cette eau consommée est comparable à une marre d’eau restée dans la crevasse de la chaussée après les pluies.
Le traumatisme, la peur
L’un des déplacés, joint au téléphone évoque entre autres raisons, le traumatisme, la peur. « Il y a d’abord la peur de ce qu’on a vécu dans les zones en crise », dit M. Echi. « Les gens sont totalement traumatisés. Ils ont peur de tout le monde. On craint que si on sort de la brousse, on va nous tuer », explique Adamou.
Bamilé, Mbororo, Banso, Tikar partagent le même univers sous les arbres. Une vie avec les insectes et les serpents venimeux. Et il n’y a ni hôpital, ni école. C’est la vie à l’état sauvage comme au moyen âge. Et que font les autorités dans tout ça ? Une question bien complexe.
Seulement, dans les campements, certains habitants, l’on apprend que les autorités administratives s’activent à les faire sortir. « On est en train de voir comment organiser les accueils dans les villages ». Et « Il y a un plan de développement », avons-nous appris.
Par ailleurs « Avec les mairies de Foumbot, Massangam et le gouvernement, on peut choisir un lieu dédié, sur 200 ou 300 hectares ». Et là-bas, on développe la culture fourragère pour un élevage intensif. Aussi pour l’harmonie, « il faut qu’il y’ait possibilité pour eux d’avoir des champs», dit Herman Guena, de l’Ong G.A.T.C.I.