Depuis la présidentielle d’octobre 2025, Maroua vit dans la peur. Des dizaines de personnes ont été arrêtées, souvent sans explication. Pendant ce temps, le président Paul Biya appelle les Camerounais à tourner la page et à rester unis.
À Maroua, capitale de l’Extrême Nord, la tension reste forte depuis l’élection du 12 octobre 2025. Après le scrutin, plusieurs habitants ont été arrêtés par les forces de sécurité. Selon des témoins, certaines personnes ont été emmenées sans qu’on informe leurs familles.
Officiellement, les autorités parlent d’arrestations liées à des « actes de violence » et à des « destructions de biens publics ». Mais sur le terrain, beaucoup pensent qu’il s’agit plutôt de représailles politiques contre ceux qui ont critiqué les résultats de l’élection.
Des proches des détenus crient à l’injustice. « Nos frères ne sont pas des criminels. Ils ont juste parlé », déclare un habitant de Maroua, très ému. La peur s’est installée dans la ville. Plusieurs familles ont quitté Maroua pour se réfugier au Tchad ou au Nigéria, craignant d’être arrêtées à leur tour.
L’opposant Issa Tchiroma Bakary a donné 48 heures au gouvernement pour libérer toutes les personnes arrêtées après les élections. De son côté, le gouvernement, à travers Benoît Ndong Soumhet, explique que ces interpellations visent à « maintenir l’ordre » face à des actes de pillage.
Pendant ce temps, le président Paul Biya, déclaré vainqueur du scrutin, appelle au calme. Dans un message publié sur ses réseaux officiels, il demande aux Camerounais de « tourner la page » de la présidentielle et de cesser les discours de haine.
« Le Cameroun est notre bien commun. Nous devons le construire, pas le détruire », a écrit le chef de l’État, qui vient d’entamer son huitième mandat.
Mais à Maroua, la peur ne faiblit pas. Beaucoup attendent de voir si les promesses d’apaisement seront suivies d’actes concrets.
















