Le député Abe Michael, du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), du Donga-Mantung au Nord-Ouest, a été kidnappé le 21 octobre 2025.
Selon des témoignages dans cette localité, l’élu était activement impliqué dans l’organisation. Et la supervision de l’élection dans sa circonscription pour le compte de son parti. Et à l’origine du coup, les soupçons de fraude.
Comme dans plusieurs autres localités, les électeurs sur le plan local ont émis des cris de soupçon de fraudes électorales. « Dans des agissements très suspects, les populations locales ont eu de forts soupçons de fraude électorale contre cet homme. Il était partout à la fois et voulait faire à la place des autres. Même les présidents des bureaux de vote n’avaient pas d’autorité devant lui. Ses agissements étaient très flous », raconte Christopher Djiengoue.
12 millions Fcfa pour le libérer
Pour Emilia Bih, « ce monsieur n’a pris aucune précaution. Sachant très bien la situation qui prévaut. Comme il faut montrer au roi mister Biya qu’il est fort ici à Donga-Mantung. Voilà donc. J’entends que les ravisseurs demandent 12 millions de FCFA pour le libérer. La situation est bien compliquée. La peur est grande ici », dit cette riveraine.
Et dans l’ironie dame Evelyne Ayuk s’éclate. « Ses camarades et lui ont les moyens. Ils ont cotisé beaucoup d’argent pour faire gagner leur champion Paul Biya. Ce ne sont pas 12 millions qui peuvent les dépasser. C’est aussi maintenant qu’il faut montrer leur solidarité. Comme ils l’ont fait pour remplir les PV. Les « amba boys » suivent très bien l’actualité. Ils ont pris un gros gibier », dit-elle.
Mais « il faut dire que c’est une situation préoccupante. Il faut que cette crise cesse. Que les gens qui ont organisé cette tuerie-là arrêtent le massacre. Les gens ne peuvent pas interdire l’école. Ils ne peuvent pas interdire les activités économiques. Les activités agricoles. Finalement ils défendent quelle cause ? C’est trop grave. Plus le temps monte, plus ils font mal », va-t-elle dire en larmes.
Recrudescence des attaques contre les civils
Bien avant la tenue du scrutin, des organisations internationales avaient multiplié les alertes pour prévenir l’aggravation de la situation. En tout début d’octobre, le Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine (Fewsnet) avait signalé. Dans «les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », la violence contre les civils s’est aggravée en septembre. Alors que les groupes séparatistes imposent un confinement de six semaines visant à boycotter l’élection présidentielle. Les tensions politiques et ethniques restent élevées à l’approche du scrutin», précision faite.
Et le confinement imposé entre le 8 septembre et début octobre 2025 avait exacerbé l’insécurité. Cela avait alors entraîné une recrudescence des attaques contre les civils. De son côté, International Crisis Group (ICG) avait exhorté le gouvernement à prendre des mesures exceptionnelles. Pour garantir la sécurité des électeurs dans ces zones en conflit. Ainsi donc, « le gouvernement et les groupes séparatistes devaient. Dans l’idéal, chercher à apaiser les tensions avant le scrutin», avait-on proposé.
















