Face au retrait du groupe Société Générale de plusieurs marchés africains, l’État du Cameroun s’est engagé à prendre la majorité des parts de sa filiale locale. En rachetant plus de 58 % des actions, il devient actionnaire majoritaire. Une décision stratégique, pilotée par le ministère des Finances et officialisée le 15 juillet 2025.
L’État camerounais a repris la majorité du capital de Société Générale Cameroun (Sgc). Marquant ainsi un tournant stratégique dans le secteur bancaire. L’opération fait suite à la décision du groupe Société Générale de quitter certains marchés africains, dont celui du Cameroun. Le 14 juillet 2025, une convention de cession a été signée entre l’État et la banque française à Douala.
Cette acquisition a été menée par le ministère des Finances, sur instructions du président de la République, Paul Biya. L’État a exercé son droit de priorité pour récupérer ces parts, avant tout autre acheteur. Et ce, conformément à l’article 10.2 des statuts de Société Générale Cameroun. Il a racheté 58,08 % des actions de la banque, en plus des 25,6 % qu’il détenait déjà jusqu’ici.
La participation totale de l’État atteint désormais 83,68 %, assurant ainsi un contrôle majoritaire sur l’établissement bancaire. La transaction reste conditionnée à l’approbation de la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac), autorité de régulation sous-régionale.
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Cette reprise vise à garantir la continuité du système bancaire
Selon le ministre Louis Paul Motaze, cette reprise vise à garantir la continuité, la stabilité et la souveraineté du système bancaire. Le gouvernement entend aussi rassurer clients, partenaires et personnels de la banque quant à la pérennité des opérations. Il affirme que la gouvernance, la transparence et la performance resteront au cœur de cette nouvelle gestion publique.
À moyen terme, l’État envisage d’ouvrir le capital à de nouveaux partenaires stratégiques, nationaux ou internationaux fiables. Cette opération illustre un mouvement vers une autonomie financière accrue, dans un contexte de retrait progressif des capitaux occidentaux. Elle reflète aussi la volonté du gouvernement de bâtir un système bancaire fort, inclusif et résolument tourné vers le développement national.