La balance des achats du Cameroun a affiché 30 milliards Fcfa en 2023 soit une chute des importations de l’ordre de 13,6 milliards Fcfa en 9 ans.
Le Cameroun en 2023 a importé 61 221 tonnes vêtements et autres accessoires d’habillement usagés, pour un montant total de 30,2 milliards Fcfa. Des chiffres donnés par l’Institut national de la statistique (Ins), dans son rapport sur le commerce extérieur qui précise encore que : « malgré le fait que le volume de ces importations soit revu à la hausse en 2023, après une baisse de 13% en 2022, soit 59 431 tonnes contre 68 818 tonnes en 2021, l’on observe une réduction continue des coûts des importations de ces produits depuis des années », expliquent les statisticiens.
Des chiffres et des données confirmés dans les services appropriés du ministère du Commerce. Au Mincommerce, l’on confirme que « ces coûts ont diminué de 13,6 milliards Fcfa entre 2015 et 2023, passant de 43,8 milliards Fcfa à seulement 30,2 milliards Fcfa ».
Pour Valère Ekah, géographe économiste, « au fil des années, les importations des produits de friperie au Cameroun ont perdu leurs valeurs. On peut expliquer cela par la pénétration de la chine qui propose les mêmes gammes de produits à couts réduits. Et on va assister davantage à leur perte de valeur. La Chine est omniprésente », fait-il savoir.
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Une analyse qui rejoint les statistiques fournies par l’Etat du Cameroun. Si l’on s’en tient aux données officielles du gouvernement camerounais, les importations des produits de friperie ont donnés à titre d’exemple 67 milliards Fcfa pour l’année 2008, puis 97 milliards Fcfa pour ce qui est de l’année 2011.
« Les producteurs locaux ne contrôlent plus que 5% du marché camerounais du tissu »
Mais le constat demeure, malgré la baisse des coûts des importations constatées par les acteurs de la filière au Cameroun, la friperie joue encore un rôle essentiel dans le secteur de l’habillement, dans un contexte marqué par la perte de vitesse de la filière coton-textile-confection locale. La Cicam est en arrêt de confection des tissus-pagnes. Les données officielles font savoir que les producteurs locaux ne contrôlent plus que 5% du marché camerounais du tissu, largement dominé par des produits étrangers, qui traversent les frontières et donc les produits de la contrebande.
Elise Murielle Seh