Au quartier Pk8 à Douala, la colère des habitants a explosé dans la nuit du 18 au 19 aout 2025. Trois jeunes soupçonnés d’agressions sont morts dans les flammes de la vindicte.
Le matin du 19 aout 2025, les habitants de PK8 découvrent trois corps calcinés dès leur réveil. Pour cause, la nuit précédente, la justice populaire a frappé dans ce quartier universitaire de Douala. « J’ai senti l’odeur de brûlé vers 5h du matin », témoigne Pierre, 28 ans. « Quand je suis sorti, j’ai vu les corps encore fumants. Les gens criaient que c’étaient les bandits ».
Cette explosion de colère trouve ses racines dans plusieurs mois d’agressions. Récemment, un habitant du quartier a perdu la vie sous les coups de ces présumés malfrats. C’est donc cette mort de trop qui a suscité la rage populaire. « Nous vivions dans la terreur ». confie Sandrine, étudiante. « Ils nous attaquaient avec des machettes, des marteaux et même des armes à feu. Personne n’osait plus sortir le soir ».
Samuel âgé de 34 ans et conducteur de moto confirme l’ampleur du fléau. « Ils m’ont agressé il y a trois semaines et ils ont pris ma moto qui me permettait de nourrir ma famille. Ils avaient des armes à feu et des couteaux. J’ai eu de la chance de m’en sortir vivant », témoigne ce chef de famille.
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«Tous finiront ainsi »
D’après les témoins, dans la nuit du 18 au 19 aout dernier, douze jeunes ont été pris en flagrant délit de vol et d’agression. Cinq ont été arrêtés par la population parmi lesquels trois ont payé de leur vie. Les deux autres ont eu la vie sauve grâce à l’arrivée des forces de l’ordre.
Sur les lieux du drame, des inscriptions sont claires vis-à-vis des personnes qui souhaitent à nouveau semer la terreur dans le quartier. « Tous finiront ainsi », peut-on lire sur la terre. Plus loin : « Stop aux agressions à ESG ». À travers ces messages, les habitants ont voulu marquer les esprits. Sur place, quelques effets personnels des présumés malfrats témoignaient du drame. Depuis lors, les autorités enquêtent sur cette justice populaire.
Par ailleurs, les résidents de PK8 espèrent retrouver la sérénité. Dans cette zone universitaire, étudiants et travailleurs aspirent enfin à circuler sans crainte.
