Hier 7 avril 2025, Me Alice Nkom, Pca du Redhac, et Maximilienne Ngo Mbe ont comparu au Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo. Les deux femmes étaient accompagnées par une dizaine d’avocats.
Accompagnée de plusieurs confrères parmi lesquels Akere Muna et Lady Gladys Mbuya, venus lui apporter leur soutien, Alice Nkom a fermement rejeté les charges retenues contre elle. Dans cette affaire, elle est accusée de « bris de scellés » avec Maximilienne Ngo Mbe, la présidente exécutive du Redhac. Au cours de l’audience, les 2 figures de proue dans la défense des droits humains ont plaidé non coupable. l’un des avocats, Me Fabien Kegne, a confirmé que l’audience avait été reportée au 2 juin 2025.
Message de résistance
Sur les réseaux sociaux, Me Nkom a exprimé sa détermination : « On m’a appelée à comparaître. On a tenté de faire plier. Mais ce matin, nous avons répondu debout. Ensemble. Forts. Calmes. Inflexibles. Nous ne venons pas supplier. Nous venons rappeler que la loi n’est pas une arme contre le peuple, mais un rempart pour le protéger.» Un message de résistance adressé à ceux qui, selon elle, rêvent d’un Cameroun nouveau, loin du silence et de la soumission.
Maximilienne Ngo Mbe, pour sa part, a parlé d’un « procès de la honte», comme l’a surnommé un groupe d’associations. L’affaire a été renvoyée le 2 juin 2025. «Je tiendrai avec fierté le bras de ma mère pour qu’on se rendre devant le banc des accusées », va-t-elle déclarer.
Accusées de plusieurs infractions
L’affaire trouve son origine dans une décision prise en décembre 2024 par le ministre de l’Administration territoriale. Paul Atanga Nji avait suspendu le Redhac pour « financement illicite » et autres accusations. L’administration avait scellé les locaux de l’association pendant trois mois. Mais Me Nkom avait pris la décision de briser ces scellés, dénonçant une mesure qu’elle qualifie d’« arbitraire ». Cette action a provoqué une série de convocations administratives et judiciaires à son encontre.
Aussi, les deux militantes de premier plan dans la défense des droits humains, Alice Nkom et Maximilienne Ngo Mbe, sont désormais accusées de plusieurs infractions. Selon le préfet, elles ont notamment enfreint l’autorité administrative en brisant les scellés et en incitant à la résistance. La convocation des deux responsables du Redhac fait suite à une plainte déposée par le préfet du Wouri. Il les accuse également de ne pas avoir répondu à une précédente convocation.
Ainsi donc, un contexte de tensions politiques, Me Nkom et Ngo Mbe n’ont pas manqué de souligner l’importance de cette affaire. Pour elles, la persécution du Redhac et de ses dirigeants n’est qu’un aspect visible d’une répression plus large des libertés fondamentales et de la société civile. Un combat qui semble loin d’être terminé.