Mardi, Israël valide le plan Trump pour Gaza, saluant dans la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU une étape décisive. Cette feuille de route, qui prévoit l’envoi d’une force internationale, se veut un signal fort : la communauté mondiale tente d’imposer une présence pour stabiliser un territoire ravagé par la guerre.
Le rejet du Hamas, brutal et catégorique, met en lumière une fracture profonde. Entre l’espoir proclamé par certains et l’opposition farouche des autres, se dessine une scène symbolique : celle d’un projet de paix suspendu entre légitimité internationale et refus local, miroir des tensions qui déchirent la région.
Lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution américaine soutenant le plan du président Trump. Le 10 octobre, le texte a instauré un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Gaza, meurtrie par deux ans de guerre, retrouve un répit fragile. L’arrêt des combats marque une pause, pas une solution.
– Cessez-le-feu et tutelle internationale –
Après les échanges d’otages et de prisonniers, le plan prévoit une force internationale à Gaza. Sa mission : sécuriser les frontières avec Israël et l’Égypte, démilitariser le territoire et désarmer les groupes armés non étatiques.
À Gaza, au lendemain du vote, des Palestiniens interrogés par l’AFP ont salué la décision. Les Palestiniens saluent l’initiative, tout en redoutant qu’Israël n’en bloque la réalisation.
« Toute décision internationale favorable aux Palestiniens est bienvenue. L’essentiel, c’est que la guerre s’arrête », affirme Saeb Al-Hassanat, 39 ans, réfugié dans une école du centre de Gaza.
« Peu importe qui nous gouverne. Nous sommes favorables à une administration internationale de Gaza », affirme-t-il, comme pour souligner le désir d’un cadre neutre, au-delà des rivalités locales.
Il prévient aussitôt : sans une pression ferme de Washington, Israël n’obtempérera à aucune décision, et la résolution du Conseil de sécurité restera lettre morte.Ses mots traduisent une double tension : l’aspiration à une tutelle internationale perçue comme garantie de stabilité, et la conviction que, sans l’intervention d’une puissance majeure, la diplomatie mondiale demeure impuissante.
Dans cette déclaration, Gaza apparaît comme un territoire suspendu entre souveraineté contestée et dépendance aux équilibres géopolitiques, symbole d’une paix toujours conditionnelle.
– Désarmement –
« Le plan du président Trump mènera à la paix et à la prospérité. Il repose sur la démilitarisation, le désarmement et la déradicalisation de Gaza », a déclaré mardi le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. À cet égard, l’initiative est décrite comme une condition préalable à toute solution durable.
« Israël tend la main à ses voisins porteurs de paix et de prospérité. Il les appelle à normaliser leurs relations et à s’unir pour expulser le Hamas et ses partisans de la région », ajoute-t-il.
Étant donné que le Hamas refuse son désarmement et qu’il est écarté de toute gouvernance future de Gaza, il a dénoncé, après le vote de l’ONU, une résolution qui, selon lui, « ne répond pas aux exigences ni aux droits politiques et humains » du peuple palestinien.
Le Hamas rejette la résolution. Le mouvement dénonce un texte qui impose une tutelle internationale sur Gaza, rejetée par le peuple et ses forces. À cet égard, le refus est net, la contestation immédiate. Il affirme que la résolution sert les objectifs d’Israël : accusation frontale, contestation immédiate.
Après plusieurs modifications lors de négociations délicates, la résolution a été adoptée par 13 voix pour, sans opposition. La Russie et la Chine se sont abstenues. À cet égard, les États-Unis, qui ont exercé une forte pression, ont averti du risque de reprise des hostilités à Gaza.
La résolution fixe un mandat clair : un « Comité de la paix », présidé par Donald Trump, doit assurer la gouvernance de transition du territoire palestinien jusqu’au 31 décembre 2027. À cet égard, la transition apparaît balisée mais non garantie.
Le calendrier est fixé, l’autorité provisoire désignée. Objectif : attendre la réforme de l’Autorité palestinienne, conduite par Mahmoud Abbas, 89 ans. À cet égard, le calendrier est posé, tandis que l’incertitude persiste.
– Abbas vs. Hamas –
L’Autorité palestinienne contrôle une partie de la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967. Le conflit avec le Hamas demeure. Le mouvement a pris le pouvoir à Gaza en 2007, après des combats fratricides. À l’époque actuelle, l’affrontement reste ouvert, sans issue politique.
Contrairement à la position du Hamas, l’Autorité palestinienne a salué la résolution. C’est la raison pour laquelle son ministère des Affaires étrangères réclame une mise en œuvre immédiate, affirmant qu’elle consacre le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à l’établissement d’un État indépendant.
Contrairement aux premières versions, le dernier texte évoque l’éventualité d’un État palestinien. Cependant, la résolution demeure prudente : la réforme de l’Autorité palestinienne esquisse, à travers elle, la perspective d’un véritable chemin vers l’autodétermination et l’État.
Une perspective qu’Israël rejette sans équivoque. À cet égard, Benjamin Netanyahu a verrouillé sa position dimanche : l’État palestinien, quel qu’en soit le territoire, reste hors de question.
La résolution prévoit de faciliter l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. À la lumière de la catastrophe provoquée par les pluies torrentielles, la détresse des habitants, déjà extrême, s’intensifie.
À Gaza-ville, Rawia Abbas, 40 ans, vit dans une maison éventrée. Elle témoigne : « Nous n’avons ni nourriture, ni eau, ni toit. À la lumière de l’hiver qui s’installe, la situation est catastrophique. Mes enfants, encore petits, patientent des heures pour obtenir une bonbonne d’eau et un peu de nourriture. »
Source: Agence France-Presse















