Présentateur charismatique, figure incontournable de la Crtv, Ibrahim Chérif a officiellement tiré sa révérence le 31 juillet 2025. Et ce, après des décennies de service à la chaine nationale. Une page se tourne pour le paysage médiatique camerounais.
Pendant plus de vingt ans, il a incarné l’information télévisée au Cameroun. Derrière le bureau du 20 h 30 sur la chaine nationale Crtv. Son regard fixe, sa diction calme et maîtrisée, son costume toujours impeccable, ont marqué des générations entières de téléspectateurs. Ibrahim Chérif, celui que beaucoup surnommaient « le shérif », prend sa retraite après 37 années de carrière.
Il avait fait ses débuts en 1988, dans un paysage audiovisuel encore dominé par la solennité et la rigueur du service public. Diplômé de l’École supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic). Il débute à la Crtv comme reporter.
Très vite, sa maîtrise du français, son aisance à l’antenne et sa rigueur journalistique le distinguent. Il est affecté au service des informations télévisées. Où il gravit les échelons jusqu’à devenir l’un des principaux présentateurs du journal télévisé de 20 h 30.
Au fil des années, il couvre les grands événements nationaux et internationaux, interviewe des personnalités majeures. Il participe également à plusieurs éditions spéciales diffusées en direct. Dans les années 2000, son visage s’imposait déjà dans tous les foyers. Il était de ces figures familières que l’on retrouvait chaque soir à l’écran, presque comme un rituel.
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Une voix posée, ferme sans être autoritaire
À travers les villes et les zones rurales, dans les maisons, les buvettes ou les salons de coiffure, nombreux sont ceux qui se souviennent de ses éditions, regardées en famille ou en silence. Pendant les grandes crises, les élections, les deuils nationaux ou les annonces présidentielles, c’est sa voix que l’on attendait. Une voix posée, ferme sans être autoritaire, avec ce ton mesuré qui inspirait confiance.
Jamais de débordement, jamais d’improvisation inutile. Ibrahim Chérif représentait un journalisme à l’ancienne, sobre et rigoureux. Au-delà de l’écran, il a aussi formé, encadré, conseillé.
Dans les couloirs de la Crtv comme dans les écoles de journalisme, son nom est souvent cité comme modèle. Non pas pour son exposition. Mais pour sa maîtrise du direct, sa posture et sa capacité à garder la tête froide. Il incarnait un idéal de présentateur : invisible derrière l’info, mais indispensable à sa crédibilité.
Directeur central du pôle Télévision
Depuis août 2016, Ibrahim Chérif occupait le poste de Directeur central du pôle Télévision de l’office national de radiodiffusion du Cameroun (Crtv), ayant été promu à ce poste après avoir servi comme Directeur de l’Information Tv. Cette fonction lui conférait la responsabilité de superviser toutes les activités télévisuelles de l’institution, de la rédaction à la programmation, en passant par la ligne éditoriale.
Ainsi, son départ s’est fait sans cérémonie officielle retransmise en grande pompe. Fidèle à son style, il s’est éclipsé en toute discrétion. Mais sur les réseaux sociaux, les hommages ont fusé. Journalistes, anciens collègues, téléspectateurs, tous ont salué un professionnel d’exception. Certains ont même parlé d’une époque qui s’en va avec lui.
À la Crtv, le fauteuil du 20h30 et d’autres émissions télévisées ont changé de silhouette. Mais l’empreinte de celui qui l’a occupé pendant tant d’années reste présente. Ibrahim Chérif part, mais il reste dans les mémoires comme l’un des piliers du journalisme national.
