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Hong Kong, une histoire mouvementée depuis la rétrocession

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Hong Kong a connu une histoire mouvementée depuis sa rétrocession du Royaume-Uni à la Chine il y a 27 ans.

Voici plusieurs dates clés:

– 1997: la rétrocession –

Le 1er juillet, à minuit, Hong Kong retourne à la Chine après 156 ans de domination britannique.

Le territoire d’un peu plus d’un millier de kilomètres carrés, dispose de sa propre mini-constitution appelée Loi fondamentale, qui lui accorde une relative autonomie en vertu de son statut de région administrative spéciale (RAS) de la Chine, à l’instar de Macao, colonie portugaise rétrocédée à la Chine en 1999.

Pékin, une aide à la Russie « en zone grise » mais essentielle

L’ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping avait promis le modèle d' »un pays, deux systèmes », censé garantir l’autonomie administrative, mais aussi le maintien de libertés à Hong Kong inaccessibles aux Chinois du continent, pour au moins 50 ans.

La ville est gouvernée par un chef de l’exécutif désigné par un comité contrôlé par Pékin. Les lois sont adoptées par un Conseil législatif, dont une minorité de membres seulement sont élus.

– Crise financière, puis sanitaire –

Peu après la rétrocession, la crise financière asiatique de 1997 s’abat sur Hong Kong.

La marasme s’accentue fin 2002 avec l’apparition du virus du SRAS. L’épidémie fait 299 morts à Hong Kong et 1.800 dans le monde, dévastant les économies asiatiques.

– 2003: aide de Pékin et resserrement des liens –

Pékin adopte une série de mesures visant à relancer l’économie hongkongaise avec un accord levant les barrières douanières sur les produits hongkongais exportés en Chine.

Les restrictions de voyage à Hong Kong pour les Chinois du continent sont assouplies, le nombre de touristes augmente.

En juillet 2003, un demi-million d’habitants de Hong Kong, sur 7 millions, manifestent contre un projet de loi sur la sécurité nationale, qu’ils considèrent comme une tentative de Pékin de restreindre leurs libertés. Le projet de loi est ensuite abandonné.

– 2004: fin de non recevoir pour un modèle démocratique –

Le 1er janvier 2004, 100.000 manifestants réclament l’élection directe de l’exécutif et du législatif, prévue dans la mini-Constitution mais sans calendrier. En avril, les autorités centrales refusent, déclenchant d’autres manifestations de masse.

– 2007: Suffrage universel promis –

Fin 2007, Pékin fixe finalement à 2017 les premières élections du chef de l’exécutif et à 2020 celles du Conseil législatif.

– 2014: « Mouvement des parapluies » –

En septembre 2014, débute le « mouvement des parapluies ». Des militants prodémocratie occupent pacifiquement le coeur financier et politique de la ville pour réclamer l’instauration d’un véritable suffrage universel.

A l’issue du mouvement de 79 jours qui rencontre un grand écho international et marque l’émergence d’une mobilisation pour l’autonomie, la Chine ne cède rien.

– 2019: Manifestations monstres –

A partir de juin 2019, l’ex-colonie voit un mouvement de contestation sans précédent se développer, avec des manifestations monstres et de violents affrontements entre radicaux et policiers.

Née du rejet d’un projet de loi qui devait autoriser les extraditions vers la Chine continentale, ensuite abandonné, la contestation se mue en un mouvement dénonçant les ingérences de la Chine et réclamant des réformes démocratiques.

– 2020: Covid-19 –

En janvier 2020, Hong Kong est l’un des premiers territoires touchés par l’épidémie de coronavirus.

L’exécutif prend des mesures drastiques, parmi lesquelles des interdictions de se rassembler en public, entraînant de fait la fin des manifestations prodémocratie.

– 2020: loi sur la sécurité nationale et primaire démocratique –

En juin 2020 la Chine impose une nouvelle loi drastique sur la sécurité nationale, sans même la soumettre au Parlement local.

Le texte vise à sanctionner « la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères », des faits passibles de la prison à perpétuité. Il donne aux forces de sécurité de la République populaire de Chine la possibilité d’opérer à Hong Kong.

De nombreuses puissances occidentales estiment que cette loi sonne le glas du principe « Un pays, deux systèmes ».

Depuis, la plupart des figures du mouvement prodémocratie sont en prison, ont quitté la politique ou ont fui à l’étranger.

610.000 personnes, soit près d’un septième des habitants de Hong Kong en âge de voter, participent en juillet à une primaire officieuse destinée à sélectionner des candidats de l’opposition en vue des législatives.

L’objectif, pour les organisateurs, était de décrocher une majorité au sein du Conseil législatif, afin d’opposer leur veto aux budgets et de forcer potentiellement à la démission la dirigeante pro-Pékin de Hong Kong alors en place, Carrie Lam. Ce scrutin est réprimé et 47 personnes impliquées sont inculpées.

– 2021: Réforme du système électoral –

En mars 2021, la Chine approuve une réforme radicale du système électoral hongkongais qui marginalise totalement l’opposition.

– 2022: Xi Jinping vante le modèle « Un pays, deux systèmes » –

Le dirigeant chinois Xi Jinping se rend à Hong Kong pour célébrer le 25e anniversaire de la rétrocession, à mi-chemin du plan de gouvernance transitoire de 47 ans.

Vantant le modèle d' »un pays, deux systèmes », il va jusqu’à affirmer qu’il n’y a « aucune raison de le changer et qu’il doit être maintenu à long terme ».

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Le 8 mai 2022, l’ex-patron de la sécurité de Hong Kong, John Lee, qui avait supervisé la répression du mouvement prodémocratie de 2019, est désigné à la tête de la ville, sans concurrents.

– 2024: Nouvelle loi sur la sécurité nationale –

En mars 2024, Hong Kong adopte une nouvelle loi sur la sécurité nationale, complétant celle imposée par Pékin en 2020.

Le texte prévoit des peines de prison à perpétuité pour la trahison ou l’insurrection.

Plusieurs catégories d’infractions s’y ajoutent par rapport au texte de 2020: la trahison, l’insurrection, l’espionnage et le vol de secrets d’Etat, le sabotage mettant en péril la sécurité nationale, la sédition et l' »interférence extérieure ».

En novembre, la justice condamne 45 militants prodémocratie reconnus coupables de « subversion » dans le cadre de la primaire de 2020, à des peines de prison allant jusqu’à 10 ans, à l’issue du plus grand procès organisé pour atteinte à la sécurité nationale.

Source: Agence France-Presse

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