Gendarme tué en Côte d’Ivoire : la contestation vire au drame. À cinq jours de la présidentielle, la Côte d’Ivoire s’enfonce dans la tourmente. Dans le sud, un gendarme est abattu en pleine mission de sécurisation. Dans le centre-ouest, un manifestant meurt d’épuisement après une course-poursuite. Ces deux morts s’ajoutent à une série de blocages orchestrés par l’opposition dans plusieurs régions. Lundi, les autorités ont confirmé les faits et ouvert une enquête.
À cinq jours de la présidentielle, le climat est explosif. L’opposition dénonce l’exclusion de Gbagbo et Thiam. Elle appelle à manifester. Le pouvoir interdit tout rassemblement, évoquant des risques de troubles. Les rues s’agitent, les nerfs sont à vif.
Lundi, à 4h50, le sous-lieutenant Daniogo Klenon Lassina a dirigé une patrouille sur l’axe Agboville–Azaguié. À 500 mètres de Grand Yapo, des tirs de chevrotines ont visé son unité. L’officier a été atteint à l’épaule et à l’abdomen. Il est mort avant d’arriver à l’hôpital. La gendarmerie a lancé une enquête.
Lundi, à 4h50, une patrouille de gendarmerie a été prise pour cible à 500 mètres de Grand Yapo. Le sous-lieutenant Daniogo Klenon Lassina, touché à l’épaule et à l’abdomen, n’a pas survécu. L’attaque a eu lieu en pleine mission de sécurisation. Une enquête est ouverte.
La gendarmerie n’a pas précisé l’identité des auteurs de cette embuscade.
– Troubles civils et répression –
Dimanche, les gendarmes ont interpellé Kprohi Marc Géraude lors du démantèlement de barricades sur l’axe Daloa-Issia. Après une course-poursuite, ils l’ont conduit à la brigade. Essoufflé, il a perdu connaissance. Les enquêteurs ont tenté de l’évacuer vers l’hôpital. Il est mort en route. Lundi, le procureur a annoncé l’ouverture d’une enquête.
Le procureur a lancé une enquête pour déterminer les causes de sa mort.
Depuis une semaine, des foyers de protestation surgissent dans plusieurs localités. Le sud et l’ouest, bastions historiques de l’opposition, s’embrasent par vagues. Barricades, marches, tensions. Le pouvoir tente de contenir. L’opposition insiste.
Le procureur Oumar Braman Koné annonce plus de 700 interpellations. Certaines personnes sont poursuivies pour des faits assimilés à des « actes de terrorisme ». Trente manifestants ont déjà écopé de trois ans de prison pour troubles à l’ordre public.
Le 13 octobre, dans le quartier Begneri à Bonoua, la foule manifeste. Un véhicule 4×4 s’approche. Des tirs éclatent. Un jeune homme s’effondre, touché à la mâchoire.Allouan Ernest Christophe, 22 ans, succombe à ses blessures quelques heures plus tard au CHU de Treichville.
– La Côte d’Ivoire à l’épreuve du feu –
La police parle d’individus non identifiés. Elle promet une enquête. Mais dans les rues, la peur s’installe. La parole se tait. Et chaque marche devient un risque. À Bonoua, la contestation a un prix. Et ce prix, désormais, a un nom.
Face à Alassane Ouattara, quatre voix s’élèvent. Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce, veut incarner la rupture générationnelle. Simone Ehivet Gbagbo, ex-première dame, revient en politique, détachée de l’ombre de son ancien époux. Ahoua Don Mello, lui aussi ancien compagnon de route de Gbagbo, trace sa propre ligne. Henriette Lagou, vétérane de la scène électorale, revient avec l’expérience de 2015.
Ce n’est pas une opposition unie. C’est une constellation de trajectoires, de ruptures, de retours. Chacun porte une histoire, une blessure, une promesse. Ensemble, ils défient un président sortant qui vise un nouveau mandat. Et dans ce face-à-face, c’est toute la mémoire politique ivoirienne qui se rejoue.
Source: Agence France-Presse