Israël Katz prévient : Israël frappera à nouveau Gaza. Mercredi soir, le ministre de la Défense accuse le Hamas de violer l’accord. Motif : toutes les dépouilles d’otages n’ont pas été rendues. Si le Hamas persiste, Israël relancera les combats. En coordination avec Washington, l’armée visera la défaite totale du mouvement islamiste.
Israël menace : les combats reprendront. Le Hamas n’a pas respecté l’accord. Conséquence : Israël frappera à nouveau Gaza. Washington soutient cette riposte. Objectif affiché : la défaite totale du Hamas.
– Otages, délais et dépouilles –
Le Hamas se défend : toutes les dépouilles accessibles ont été remises. L’organisation affirme avoir respecté l’accord. Mais Israël conteste : plusieurs corps manquent à l’appel. Tension croissante, menace de reprise des combats.
Clause centrale : 72 heures pour libérer tous les otages. Le Hamas doit remettre vivants et morts. Accord signé sous la pression de Donald Trump. Délai fixé dès la fin des hostilités. Israël attend. Le compte à rebours est lancé.
Ce compte à rebours, enclenché dès la cessation des hostilités, devait s’achever lundi à 09h00 GMT. Mais derrière cette échéance se joue bien plus qu’un simple transfert : c’est la crédibilité de l’accord, la mémoire des disparus et la possibilité d’un apaisement durable qui sont suspendues à ces corps attendus. Chaque heure de retard alimente la défiance. Chaque dépouille manquante devient un symbole de rupture.
Le Hamas a libéré les 20 otages vivants dans les délais. Mais il n’a remis que neuf corps sur les 28 attendus. Quatre lundi, trois mardi, deux mercredi. Israël conteste : l’accord n’est pas respecté. La tension monte.
« Nous avons rempli notre engagement au titre de l’accord en remettant tous les prisonniers israéliens vivants, ainsi que les corps auxquels nous avons pu accéder », a assuré le Hamas. « Quant aux dépouilles restantes, leur récupération et extraction nécessitent des efforts considérables et un équipement spécial. »
En échange du retour mardi des dépouilles de trois captifs, Israël a remis à Gaza 45 dépouilles de Palestiniens.
– « Accès totalement libre » –
Ben-Gvir accuse : le Hamas gagne du temps. Il dénonce une violation de l’accord. Mercredi, il presse Netanyahu : couper toute aide à Gaza. Pas de dépouilles, pas d’aide. L’extrême droite hausse le ton.
KAN annonçait une réouverture imminente du passage de Rafah. Ce point est vital pour l’aide humanitaire. Mais côté égyptien, les camions attendent toujours. Le terminal reste fermé. L’urgence humanitaire s’aggrave.
L’ONU a exhorté Israël à ouvrir « immédiatement » tous les accès de la bande de Gaza à l’aide humanitaire.
Tom Fletcher exige : ouvrir tous les points de passage. L’ONU veut un accès libre et immédiat à Gaza. Objectif : acheminer l’aide sans entrave. Le blocage humanitaire devient insoutenable.
« Nous voulons que cela se fasse maintenant, dans le cadre de l’accord » de cessez-le-feu, a dit M. Fletcher, soulignant « l’urgence totale » de la situation et la nécessité de « livrer de l’aide à grande échelle. »
Fin août, l’ONU a déclaré une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël.
– « Il ne reste plus rien » –
Israël autorise l’aide via Kerem Shalom. Mais les ONG dénoncent des lenteurs. Contrôles stricts, formalités lourdes. Résultat : les camions patientent, l’aide stagne. La crise humanitaire s’aggrave.
Après des mois de blocage, un souffle d’aide traverse enfin les frontières. Selon l’ONU et l’Organisation mondiale de la Santé, Israël a autorisé l’entrée de fournitures humanitaires et médicales : gaz de cuisine — pour la première fois depuis mars —, tentes pour les déplacés, fruits frais, viande congelée, farine, médicaments.
Mais derrière cette ouverture, les ONG dénoncent une goutte d’eau dans un désert de besoins. Chaque colis livré soulage, mais ne suffit pas. La bande de Gaza reste en état d’urgence, suspendue à des camions filtrés, à des autorisations partielles. Et l’aide, au lieu d’être un flux vital, devient un symbole de contrôle, de diplomatie sous tension, de survie conditionnée.
Dans la bande de Gaza, des habitants affamés interceptent régulièrement les camions d’aide pour voler et stocker de la nourriture, ce qui empêche une distribution ordonnée vers les communautés les plus touchées, selon une source humanitaire.
– Cité réduite en cendres –
De retour dans les ruines de leurs maisons à Gaza-ville, plusieurs habitants installent des tentes ou des abris de fortune au milieu des décombres, selon des images de l’AFP.
« Nous sommes jetés dans la rue. Il n’y a pas d’eau, pas de nourriture, pas d’électricité. Rien. Toute la ville de Gaza a été réduite en cendres », déclare Mustafa Mahram.
« Il ne reste plus rien à Gaza-ville. Ni arbres, ni bâtiments, ni êtres humains, ni vie. Juste des destructions », dit un autre Palestinien, Youssef Jodah.
En riposte à une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a mené une offensive qui a ravagé la bande de Gaza, provoqué un désastre humanitaire et fait des dizaines de milliers de morts.
L’attaque du Hamas a entraîné, du côté israélien, la mort de 1 221 personnes, en majorité des civils, selon un nouveau bilan établi par l’AFP à partir de données officielles, après l’identification de deux dépouilles d’otages.
Dans la bande de Gaza, la campagne de représailles israélienne a fait 67 938 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU.
Source: Agence France-Presse
