La Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) a suspendu le club féminin Éclair Football Filles de Sa’a. Cette décision fait suite à un conflit interne concernant la présidence du club et des documents jugés contestés.
À Yaoundé, le club féminin Éclair Football Filles traverse une journée agitée. Dans une correspondance datée du 5 novembre 2025, le secrétaire général de la Fecafoot, Issa Noé Mandong, a annoncé à Christian Onana la suspension administrative immédiate du club. La mesure s’applique à toutes les compétitions, en attendant que la situation soit clarifiée. Une démarche que la Fecafoot justifie par la nécessité de rétablir l’ordre et la légalité.
Ceci survient dans un contexte de crise de leadership. Christian Onana, frère aîné du gardien international André Onana, est accusé d’avoir pris le contrôle du club illégalement. Cette prise de pouvoir aurait eu lieu après le décès du président fondateur, Engolo Mvogo Léonard.
La Fecafoot lui reproche aussi d’avoir transmis un procès-verbal d’assemblée générale jugé falsifié. Ainsi, le document rendrait nulles toutes les décisions issues de cette réunion. À noter qu’André Onana est également le président d’honneur du club.
Sur le terrain, les responsables d’Éclair Football Filles dénoncent cette décision. « Le PV présenté comme preuve est faux. Le 15 juillet, Christian n’était même pas au Cameroun. On n’a jamais tenu d’assemblée générale, alors comment suspendre le club ? », s’interroge un membre du bureau.
La mesure est diversement appréciée. Certains estiment que la Fecafoot s’ingère dans la gestion interne du club sans passer par un organe juridictionnel, ni respecter le contradictoire. « L’objectif semble être d’évincer Christian Onana, qui est toujours en première ligne pour défendre les droits du club et réclamer le prize money du championnat féminin, suspendu depuis quatre ans », ajoute Ndamba Web.
L’un des principaux viviers du football féminin
Pour rappel, Éclair Football Filles de Sa’a s’est imposé au fil des ans comme l’un des principaux viviers du football féminin camerounais. Cette pépinière de talents, basée dans la région du Centre, a vu éclore plusieurs internationales qui brillent aujourd’hui sur le continent africain et en Europe.
Cette affaire relance le débat sur la gouvernance du football au Cameroun, souvent miné par des querelles de pouvoir et un manque de transparence. Beaucoup y voient le reflet d’un malaise plus profond qui freine la progression du sport national, toutes catégories confondues.
















